Une enquête doit être ouverte sur l’arrestation de deux militants de Hong Kong en faveur de la démocratie alors qu’ils étaient de passage en Chine continentale

Réagissant aux informations, selon lesquelles deux membres de Demosistō, un parti politique de Hong Kong en faveur de la démocratie, auraient été arrêtés et interrogés par des agents des services de sécurité chinois alors qu’ils se trouvaient en Chine continentale, l’un en mars, l’autre en août 2018, Joyce Chiang, directrice d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :

« Il s’agit d’une sinistre manœuvre de la part de responsables des services de sécurité de Chine continentale, visant à faire taire des militants de Hong Kong et à les empêcher de s’investir dans des organisations de la société civile. Personne ne doit avoir à vivre dans la crainte d’être arrêté et torturé en se rendant en Chine continentale, uniquement pour avoir voulu exercer pacifiquement ses droits fondamentaux à Hong Kong.

« Les autorités de Hong Kong doivent maintenant montrer qu’elles sont prêtes à défendre la liberté d’expression et la liberté d’association dans le territoire face aux pressions exercées par le gouvernement chinois, s’agissant notamment des personnes critiques à l’égard de ce dernier. Les pouvoirs publics de Hong Kong doivent clairement demander l’ouverture d’une enquête sur ces graves allégations. S’ils ne le font pas, ils se rendront responsables de la poursuite de l’érosion des droits à la liberté d’expression et d’association à Hong Kong. »

Complément d’information

Cofondé à Hong Kong par Joshua Wong, le parti pour la démocratie Demosistō a annoncé lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 27 août que deux de ses membres avaient été arrêtés en Chine continentale par des agents des services de sécurité, l’un en mars, l’autre en août 2018, et que ceux-ci avaient été interrogés concernant leur participation aux activités de Demosistō, ainsi que dans le cadre du « mouvement des parapluies » et d’autres actions de protestation.

Selon Demosistō, ses militants auraient été interrogés pendant plusieurs heures avant d’être finalement remis en liberté. La personne arrêtée en août aurait été retenue dans un lieu non officiel de détention, ce qui accroît le risque de torture et d’autres mauvais traitements.

Les agents des services de sécurité auraient demandé aux deux militants les noms de membres et de permanents de Demosistō. Ils auraient continué d’appeler l’un d’entre eux après son retour à Hong Kong pour obtenir d’autres renseignements concernant le parti politique. Craignant pour sa sécurité, la personne arrêtée en août a finalement préféré quitter Demosistō.

La torture et les autres mauvais traitements sont des pratiques courantes en Chine, notamment lors de la détention précédant le procès (avant que le suspect ne comparaisse devant un tribunal pour être jugé). Ils sont souvent le fait de membres du personnel pénitentiaire ou de la police, qui agissent aussi bien dans des centres de détention que dans des locaux non officiels (hôtels, par exemple) utilisés comme tels.