État de Palestine. Les autorités palestiniennes doivent réfréner les forces de sécurité et autoriser les manifestations pacifiques

Des manifestations contre les sanctions imposées à Gaza par les autorités palestiniennes de Cisjordanie étant prévues à Ramallah dans la soirée du 25 juillet, Amnesty International demande aux autorités palestiniennes de faire preuve de retenue et de respecter les droits humains, notamment le droit de manifester pacifiquement. Ces manifestations devraient débuter à 18 heures heure de Jérusalem et des porte-parole d’Amnesty International seront disponibles pour s’exprimer sur le sujet.

Au moins 52 manifestants et passants ont été arrêtés de manière arbitraire et frappés lors d’une manifestation similaire à Ramallah le 13 juin. Parmi eux figurait Laith Abu Zeyad, chargé de campagne à Amnesty International, détenu pendant plusieurs heures et roué de coups par les forces de sécurité.

« Les autorités palestiniennes ont l’obligation de respecter les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les Palestiniens, dont les droits sont régulièrement piétinés par l’occupation israélienne, ne doivent pas être brutalisés et réprimés par leur propre gouvernement. Il faut éviter un nouvel usage arbitraire et abusif de la force par les forces de sécurité palestiniennes comme ce fut le cas lors de récentes manifestations, a déclaré Saleh Higazi, responsable du bureau d’Amnesty International à Jérusalem.

« L’État de Palestine est partie aux principaux traités internationaux relatifs aux droits humains. Les autorités sont donc tenues de respecter les droits humains, notamment les droits à la liberté et à la sécurité des personnes, et les droits à la liberté d’expression et de réunion, ainsi que l’interdiction de la torture et d’autres mauvais traitements. Elles ont également le devoir d’enquêter sur les violations de ces droits et d’accorder des réparations aux victimes. »

Depuis deux mois, un groupe de militants palestiniens fait campagne pour demander au gouvernement palestinien de lever les sanctions imposées à la bande de Gaza. Selon les organisateurs, ces sanctions englobent la réduction des salaires de plus de 63 000 fonctionnaires, le refus de payer la facture d’électricité de Gaza, le gel de toutes les dépenses liées aux fonctions gouvernementales à Gaza et une sévère restriction du soutien apporté au ministère de la Santé et au système de soins de Gaza, notamment la baisse du nombre d’autorisations de sortir de la bande Gaza pour les patients qui souhaitent bénéficier de soins ailleurs.

Des manifestations ont été organisées depuis un mois et jusqu’à la semaine dernière. Le 13 juin, les forces de sécurité en Cisjordanie ont dispersé une manifestation et recouru à une force excessive, à la détention arbitraire et à la torture contre des manifestants pacifiques et des personnes qui se trouvaient simplement sur les lieux.

Rien n’indique que les autorités palestiniennes aient pris des mesures afin de garantir l’obligation de rendre des comptes ou d’enquêter sur les violations commises jusqu’à présent.

« Les autorités palestiniennes doivent veiller à ce que les forces de sécurité n’usent pas d’une force inutile ou excessive. Toute personne soupçonnée d’être responsable d’un usage arbitraire ou abusif de la force doit être poursuivie dans le cadre d’un procès équitable », a déclaré Saleh Higazi.

Le personnel d’Amnesty International suivra la situation et sera disponible pour s’exprimer sur le sujet.