Vassili Gousliannikov, Saransk

Fondateur de l’ONG Centre des droits humains de la République de Mordovie et premier président de la République de Mordovie

Je suis ingénieur de métier. J’ai travaillé pour le centre de recherche et production de Power Electronics. Quand la Perestroïka a commencé en 1986, notre centre en Mordovie a été le premier à appuyer le besoin de changement en URSS. Nous avons mis en place un Conseil du personnel solide et orienté vers la démocratie et en 1989 et un des membres du personnel faisant partie du Conseil a été élu au Parlement soviétique, le Soviet suprême de l’Union soviétique.

Un an plus tard, j’ai été élu membre du Soviet suprême de la République socialiste soviétique autonome de Mordovie. Dans le même temps, nous avons commencé à enquêter sur la corruption de certains membres du Parti communiste et nous avons fait une découverte incroyable. Il s’est avéré qu’en 1989 et 1990, des voitures de la marque Lada avaient été envoyées en Mordovie pour des personnes handicapées, mais qu’aucune de ces voitures n’était arrivée jusqu’aux personnes qui auraient dû les recevoir. Nous avons trouvé des listes d’attribution et avons constaté que toutes les personnes qui avaient reçu les voitures étaient des représentants du Parti communiste. Sans exception !

Pour m’empêcher de les dénoncer, les bénéficiaires de cette fraude ont essayé de me tuer. Heureusement, un de mes voisins a accidentellement surpris mes assaillants et l’attaque a échoué. J’ai donc réussi à présenter en public au Soviet suprême le rapport sur la corruption présentant l’affaire de ces voitures. Mais le lendemain de mon intervention, j’ai de nouveau été attaqué. J’ai été frappé et j’ai reçu des coups de tube métallique à la tête et sur tout le corps. J’ai eu les deux jambes cassées et j’ai passé plus d’un mois à l’hôpital.

Peu après, j’ai réalisé que si j’arrivais à me porter candidat à la présidence de la République de Mordovie, j’aurais de bonnes chances de gagner, car je bénéficiais d’un soutien public solide. Tout juste un an après l’attaque, j’ai pris mes fonctions de président de la République socialiste soviétique autonome de Mordovie, quelques années seulement avant qu’elle ne soit renommée République de Mordovie.

En 1993, après ma destitution, une campagne de diffamation a été lancée contre moi par mes adversaires, d’anciens apparatchiks, qui m’accusaient d’être corrompu et incapable de gouverner. J’ai présenté ces accusations à la justice pour essayer de défendre mon honneur et ma dignité et j’ai gagné plus de 50 procès. J’ai étudié le Code civil et le Code de procédure civile, et en 1996 j’ai créé le Centre des droits humains de la République de Mordovie. Cela n’a pas été facile et au début, j’étais seul. Mais peu à peu, les gens ont vu que nous gagnions des procès et se sont tournés vers le centre pour obtenir de l’aide.

Nous sommes arrivés à de belles victoires, comme dans le procès pour forcer les autorités municipales à cesser de couper l’électricité dans des immeubles entiers si un des habitants ne payait pas sa facture.

Aujourd’hui, notre centre défend les droits dans de nombreux domaines, notamment dans le cadre de litiges fonciers, professionnels ou économiques. Nous traitons de nombreuses affaires et parfois, les procédures devant les tribunaux peuvent durer des années. Mais nous y sommes préparés et nous continuerons de soutenir les personnes qui se battent pour obtenir justice.

Envoyez un tweet au président

Président @PutinRF_Eng, ne gâchez pas la #Coupedumonde2018. Protégez les défenseur-e-s des droits humains #TeamBrave