Chili. Les autorités doivent protéger Rodrigo Mundaca et les autres militants écologistes

Les autorités chiliennes doivent prendre des mesures efficaces en vue de protéger les défenseurs des droits humains Rodrigo Mundaca, Verónica Vilches et d’autres membres du Mouvement pour la Défense de l’accès à l’Eau, à la Terre et la protection de l’Environnement (MODATIMA), indique Amnesty International jeudi 7 juin dans une pétition adressée au procureur général régional à Valparaíso, signée par plus de 50 000 sympathisants du monde entier.

« Les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les courageux défenseurs des droits humains comme Rodrigo Mundaca et Verónica Vilches, qui ont été la cible de nombreuses menaces de mort en raison de leur travail, a déclaré Ana Piquer, directrice exécutive d’Amnesty International Chili.

Les autorités doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les courageux défenseurs des droits humains comme Rodrigo Mundaca et Verónica Vilches, qui ont été la cible de nombreuses menaces de mort en raison de leur travail.

Ana Piquer, directrice exécutive d’Amnesty International Chili

« Nous devons soutenir les courageux membres du MOTADIMA qui résistent inlassablement aux différents acteurs qui dégradent l’environnement et bafouent le droit à l’accès à l’eau des populations locales. Les autorités doivent veiller à ce qu’ils puissent mener leurs activités en toute sécurité. »

La pétition remise jeudi matin au procureur général régional de Valparaíso, Pablo Gómez Niada, appelle les autorités à mettre en place des mesures de protection efficaces pour les membres du MODATIMA, en respectant leurs souhaits. Elle les engage également à diligenter sans délai des enquêtes approfondies et impartiales sur les menaces et attaques visant des défenseurs des droits humains, à en rendre publiques les conclusions et à traduire en justice les personnes soupçonnées de responsabilité pénale.

« La réponse à la lutte pour le droit à l’eau dans la province de Petorca a été la criminalisation, la persécution, la censure et l’intimidation, alors que le droit fondamental à l’accès à l’eau est bafoué en toute impunité, ce qui met en péril la vie des habitants », a déclaré Rodrigo Mundaca, membre et porte-parole de MODATIMA.

La réponse à la lutte pour le droit à l’eau dans la province de Petorca a été la criminalisation, la persécution, la censure et l’intimidation, alors que le droit fondamental à l’accès à l’eau est bafoué en toute impunité, ce qui met en péril la vie des habitants.

Rodrigo Mundaca, membre et porte-parole de MODATIMA

Le MODATIMA œuvre depuis de nombreuses années pour attirer l’attention sur les conséquences de la politique en matière d’accès à l’eau pour les communautés rurales de la province de Petorca, dans le centre du pays, une région gravement affectée par la sécheresse. Rodrigo Mundaca a commencé à dénoncer les atteintes aux droits humains commises par des responsables politiques locaux et des entreprises qui ont eu des incidences sur l’accès à l’eau des populations rurales en 2012.

Au cours des trois années suivantes, les autorités chiliennes ont engagé quatre procédures pénales à son encontre parce qu’il avait dénoncé publiquement l’exploitation illégale de l’eau dans la province de Petorca. Il a été condamné à 61 jours de prison pour diffamation à l’issue de l’une de ces procédures, peine assortie d’un sursis à condition qu’il se présente à la police chilienne tous les mois pendant un an et paye une amende.

Rodrigo Mundaca et d’autres membres du MODATIMA ont été la cible de menaces de mort récurrentes ces dernières années. En mars 2015, Rodrigo a été agressé physiquement et en mars 2017, il a reçu un appel téléphonique lors duquel son interlocuteur a déclaré : « On va te tuer enfoiré, on va te tuer. »

Verónica Vilches, une autre membre du MODATIMA, a déclaré à Amnesty International que des personnes non identifiées l’avaient menacée depuis des véhicules sans plaques d’immatriculation, en disant : « Quand est-ce que vous allez arrêter avec cette putain d’eau ? »

En août 2017, des policiers ont rendu visite à Verónica et lui ont indiqué qu’elle était visée par une enquête pour avoir volé de l’eau. Cependant, Amnesty International n’a trouvé aucune trace d’enquête officielle ouverte contre elle à quelque moment que ce soit.

« Dans cette vie, on peut tout nous prendre – mais pas l’eau. Je m’assure donc toujours que personne parmi les habitants ne soit privé de cet élément vital : c’est pour eux que je me bats », a déclaré Verónica.

Dans cette vie, on peut tout nous prendre – mais pas l’eau. Je m’assure donc toujours que personne parmi les habitants ne soit privé de cet élément vital : c’est pour eux que je me bats.

Verónica Vilches, membre du MODATIMA

Plusieurs membres du MODATIMA ont affirmé à Amnesty International qu’ils ont peur de quitter leur domicile ou qu’ils évitent de sortir seuls, à cause des menaces de mort.

L’an dernier, Amnesty International a intégré Rodrigo Mundaca dans le cadre de sa campagne mondial Soutenez leur courage, qui vise à renforcer la reconnaissance et la protection des défenseurs des droits humains dans le monde.