Élections en Malaisie. Le nouveau gouvernement devra accorder la priorité aux droits humains

Le prochain gouvernement de Malaisie doit placer les droits humains au cœur de sa politique et mettre au placard les méthodes répressives qui ont marqué la période précédant les élections générales, a déclaré Amnesty International à l’approche du jour du scrutin, le 9 mai.

« Lorsque les Malaisiens se rendront aux urnes, ils le feront dans un pays où l’espace dédié à la liberté d’expression se rétrécit drastiquement depuis quelques années. Quel que soit le vainqueur de ce scrutin le 9 juin, le prochain gouvernement doit entrer dans une nouvelle ère de respect pour les droits humains, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur la Malaisie à Amnesty International.

« De manière prévisible, les autorités ont imposé des restrictions arbitraires aux opposants, aux médias et aux défenseurs des droits pendant la période électorale. Les Malaisiens méritent un pays où leurs droits sont défendus et respectés, au lieu d’être sans cesse plus restreints. »

À l’approche des élections, le gouvernement a adopté une nouvelle loi relative à la lutte contre les fausses informations, qui semble avoir pour objectif d’étouffer le débat en ligne. La définition des fake news (fausses informations) est si vague qu’elle pourrait englober quasiment toute critique des autorités ; ceux qui sont reconnus coupables encourent jusqu’à six ans de prison.

Amnesty International a publié un Programme pour les droits humains en amont du scrutin, soulignant huit questions clés auxquelles les candidats parlementaires et les élus au sein du nouveau gouvernement doivent accorder la priorité. Il s’agit notamment des droits à la liberté d’expression et d’association, des protections accordées aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, et de l’abolition de la peine de mort.

« Notre programme définit un plan d’action concret afin d’améliorer la situation des droits humains dans le pays. Le prochain gouvernement aura l’occasion de faire de la Malaisie un vrai leader en matière de droits dans la région de l’Asie du Sud-Est – et il ne doit pas passer à côté. Sans attendre, il devrait abroger la Loi de 1948 relative à la sédition et la Loi relative à la lutte contre les fausses informations », a déclaré Rachel Chhoa-Howard.