Espagne. Il faut abandonner les charges liées au terrorisme retenues contre des jeunes impliqués dans une « rixe de bar »

Il faut abandonner les accusations de terrorisme portées à l’encontre de huit personnes impliquées dans une bagarre dans un bar, au cours de laquelle deux gardes civils et leurs compagnes ont été blessés, et enquêter sur cet incident conformément à la procédure pénale ordinaire, a déclaré Amnesty International alors que le procès s’ouvre aujourd’hui à Madrid.

S’ils sont déclarés coupables, la plupart des accusés, tous âgés entre 19 et 24 ans, encourent des peines de prison pouvant aller jusqu’à 50 ans.

« Ces poursuites découlent d’une utilisation abusive des lois antiterroristes espagnoles. Si le fait de blesser des gens justifie sans conteste une enquête pénale, les accusations de terrorisme sont totalement inappropriées et doivent être abandonnées, a déclaré Eda Seyhan, chargée de campagne sur la lutte contre le terrorisme à Amnesty International.

« Ce cas illustre les risques qui se nichent dans des lois formulées en termes généraux et vagues, pouvant être utilisées pour criminaliser des comportements très éloignés de toute menace terroriste. »

Amnesty International critique depuis longtemps les lois antiterroristes espagnoles et a mis en garde contre les modifications de 2015 qui ont élargi la définition du terrorisme en Espagne.

Complément d’information

Cet incident a eu lieu dans un bar à Alsasua, dans le nord de l’Espagne, en octobre 2016. Trois des accusés se trouvent en détention provisoire depuis novembre 2016.

L’un d’entre eux est accusé d’avoir proféré des menaces « terroristes », infraction passible d’une peine de prison de 12 ans et demi, uniquement parce qu’ils ont déclaré aux gardes civils : « Voilà ce qui vous attend à chaque fois que vous viendrez ici. »

Le procès doit se terminer le 27 avril.