Soudan du Sud. Une action mondiale est requise pour mettre un terme aux violations des droits humains et à la crise humanitaire

Une action internationale soutenue est requise de toute urgence pour mettre fin aux violations des droits humains commises au Soudan du Sud, a déclaré Amnesty International le 15 décembre 2017, alors que le conflit armé qui déchire le pays entre dans sa cinquième année.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, des milliers d’autres soumises à des violences sexuelles et près de quatre millions déplacées depuis que le conflit a éclaté le 15 décembre 2013.

Les États de la région et la communauté internationale doivent coopérer pour trouver une solution durable à cette crise et mettre un terme à la longue liste des violations des droits humains.

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands lacs

« Une action internationale coordonnée et soutenue est plus nécessaire que jamais pour mettre fin aux souffrances au Soudan du Sud, d’autant que la saison des pluies se termine et que la saison sèche débute, annonçant un regain des combats, a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs.

« Les États de la région et la communauté internationale doivent coopérer pour trouver une solution durable à cette crise et mettre un terme à la longue liste des violations des droits humains. »

Les quatre dernières années de combats ont eu un impact dévastateur sur les civils. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont soumis à des violences inimaginables, notamment des agressions sexuelles, commises par les forces du gouvernement et de l’opposition, dont certaines pourraient constituer des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.

Les autorités sud-soudanaises doivent rétablir la libre circulation pour les organismes humanitaires afin qu’ils puissent distribuer des denrées indispensables et des fournitures médicales aux victimes du conflit. Elles doivent aussi autoriser les acteurs de la société civile à agir librement.

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands lacs

Dans la région d’Équatoria, Amnesty International a constaté que les forces du gouvernement et de l’opposition bloquent l’approvisionnement en denrées alimentaires vers certaines régions, pillent systématiquement les marchés et les maisons, et prennent pour cibles les civils qui transportent des quantités de nourriture même infimes de l’autre côté du front.

« La nourriture est utilisée comme une arme de guerre. Résultat, aujourd’hui, 4,8 millions de personnes sont considérées comme souffrant d’insécurité alimentaire. Cette situation va perdurer, sauf si une action rapide est menée pour mettre fin à la crise humanitaire, a déclaré Sarah Jackson.

« Les initiatives visant à mettre fin au conflit doivent aussi englober un embargo sur les armes à destination de toutes les parties au conflit et des mesures concrètes pour rendre justice aux victimes de graves violations des droits humains, et notamment la mise sur pied du tribunal hybride pour le Soudan du Sud, sans cesse retardé. »

Au cours de ce conflit prolongé, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des opposants ont été harcelés, arrêtés arbitrairement et parfois torturés, et des travailleurs humanitaires se sont vus empêcher de remplir leurs tâches.

« Les autorités sud-soudanaises doivent rétablir la libre circulation pour les organismes humanitaires afin qu’ils puissent distribuer des denrées indispensables et des fournitures médicales aux victimes du conflit. Elles doivent aussi autoriser les acteurs de la société civile à agir librement. »