Tanzanie. Un opposant très critique envers le pouvoir a été blessé par des hommes armés non identifiés

En réaction à l’information selon laquelle le parlementaire tanzanien Tundu Lissu, détracteur virulent du gouvernement, s’est fait tirer dessus par des assaillants non identifiés dans la capitale Dodoma, Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :

« Cette attaque d’une grande lâcheté contre l’un des responsables politiques les plus intrépides et connus de Tanzanie suscite des craintes quant à la sécurité de toutes les voix dissidentes dans le pays, à un moment où l’espace pour la dissidence se rétrécit rapidement.

Les autorités doivent prendre des mesures afin de rassurer les Tanzaniens et le monde sur le fait que ces coups de feu n'étaient pas motivés par des considérations politiques.

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et la région des Grands Lacs à Amnesty International

« Ce crime odieux ne doit pas être balayé sous le tapis. Les autorités tanzaniennes doivent immédiatement ouvrir une enquête impartiale et efficace sur cette attaque et veiller à ce que les responsables rendent des comptes.

« Les autorités doivent prendre des mesures afin de rassurer les Tanzaniens et le monde sur le fait que ces coups de feu n’étaient pas motivés par des considérations politiques. »

Complément d’information

Tundu Lissu, également bâtonnier de l’ordre des avocats de Tanganyika, est un détracteur énergique et virulent du président John Pombe Magufuli.

Il a été arrêté en juillet pour avoir qualifié le président de dictateur, et une nouvelle fois en août, pour avoir dit que le gouvernement canadien avait saisi un avion commercial acheté par le gouvernement tanzanien en raison d’une dette impayée à une entreprise canadienne qui s’élève à 38 millions de dollars (31 millions d’euros). Au total, Tundu Lissu a été arrêté à six reprises cette année.