Arabie saoudite. L’arrestation de deux militants de renom est un coup dur pour les droits humains

Au lieu d'engager le dialogue avec les militants au sujet de réformes des droits humains, ils s'en prennent à eux un par un

Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré

En réaction à l’arrestation ce week-end de deux éminents défenseurs saoudiens des droits humains, Abdulaziz al Shubaily et Issa al Hamid, tous deux membres fondateurs de l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA), Samah Hadid, directrice des campagnes pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :

« C’est un jour sombre pour la liberté d’expression en Arabie saoudite. Ces deux arrestations confirment nos craintes, à savoir que les nouveaux dirigeants, avec à leur tête Mohamed bin Salman, sont déterminés à écraser le mouvement en faveur des droits humains dans le Royaume. Au lieu d’engager le dialogue avec les militants au sujet de réformes des droits humains, ils s’en prennent à eux un par un.

« La communauté des droits humains en Arabie saoudite est déjà bien affaiblie et, avec ces dernières arrestations, quasiment tous les défenseurs des droits humains les plus connus se trouvent derrière les barreaux pour de fausses accusations liées au terrorisme. Ces militants pacifiques devraient être salués pour leur courage quant à la défense des droits fondamentaux, et non arrêtés et enfermés.

« Issa al Hamid et Abdulaziz al Shubaily sont des prisonniers d’opinion, qui doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

Ces arrestations témoignent d’un durcissement de la répression au cours de la semaine dernière : plus de 20 dignitaires religieux, écrivains, journalistes, universitaires et militants ont été arrêtés dans le cadre d’une vague d’arrestations ciblant les derniers vestiges de la liberté d’expression dans le royaume.

ONG indépendante qui défend les droits humains, l’ACPRA a été fondée en octobre 2009 et fermée en 2013. Elle est depuis longtemps une épine dans le pied des autorités saoudiennes car c’est l’une des rares organisations locales à dénoncer les violations et aider les familles de prisonniers détenus sans inculpation à engager des poursuites à l’encontre du ministère de l’Intérieur.