Myanmar. Les attaques dans l’État d’Arakan marquent une dangereuse escalade de la violence

En réaction aux attaques menées par des militants rohingyas au Myanmar, qui ont fait au moins 32 morts, dont 11 membres des forces de sécurité, Josef Benedict, directeur adjoint des campagnes pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, a déclaré :

Il faut éviter de voir se répéter les représailles menées par l'armée en 2016 en réaction à une attaque similaire. Les forces de sécurité avaient alors torturé, tué et violé des Rohingyas, et incendié des villages entiers. Bien que le gouvernement soit tenu de protéger les citoyens, cela ne saurait être perçu comme le fait de donner carte blanche à l'armée pour commettre des atrocités contre certains groupes de la population.

, Josef Benedict, directeur adjoint des campagnes pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique

« Ces attaques marquent une dangereuse escalade de la violence et pourraient mettre en danger les habitants de l’État d’Arakan, sachant que les tensions ont atteint un point critique dans la région récemment. Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à veiller à ce que les simples citoyens soient protégés contre les violations des droits humains et les atteintes à ces droits.

« Il faut mener sur ces actes criminels une enquête approfondie et efficace, dans les meilleurs délais et dans le respect des normes internationales relatives aux droits humains. Toutes les poursuites engagées doivent respecter les normes d’équité des procès, excluant tout recours à la peine de mort.

« Il faut éviter de voir se répéter les représailles menées par l’armée en 2016 en réaction à une attaque similaire. Les forces de sécurité avaient alors torturé, tué et violé des Rohingyas, et incendié des villages entiers. Bien que le gouvernement soit tenu de protéger les citoyens, cela ne saurait être perçu comme le fait de donner carte blanche à l’armée pour commettre des atrocités contre certains groupes de la population.

« Il est essentiel que le gouvernement déploie tous les efforts possibles pour remédier à la discrimination durable et systématique qui règne dans l’État d’Arakan et prend les habitants au piège d’un cycle de violence et de destruction. À titre de première mesure, les autorités doivent commencer par mettre en œuvre les recommandations formulées dans le récent rapport de la Commission consultative sur l’État d’Arakan. »

Complément d’information

À la suite d’attaques meurtrières menées par des militants rohingyas contre des avant-postes de la police dans le nord de l’État d’Arakan en octobre 2016, les autorités du Myanmar ont lancé des opérations de sécurité majeures dans la région. Amnesty International a recensé des violations des droits humains de grande ampleur contre les Rohingyas durant ces opérations, notamment des homicides illégaux, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements, des viols et autres violences sexuelles, ainsi que la destruction d’habitations et de biens. L’organisation a conclu que les forces de sécurité du Myanmar ont pu se rendre responsables de crimes contre l’humanité.