Les autorités soudanaises doivent mettre un terme à la discrimination persistante dont sont victimes les étudiants originaires du Darfour dans les universités, a déclaré Amnesty International mercredi 19 juillet 2017, tandis que plus de 1 000 étudiants darfouriens de l’université Bakht al Rida, dans l’État du Nil Blanc, montaient à la capitale, Khartoum, pour exiger la libération de 10 de leurs collègues accusés d’avoir tué deux policiers.
Des agents du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) ont empêché ces étudiants de remettre au gouvernement une déclaration récapitulant leurs revendications, et les bloquent maintenant au sud de la capitale. Les manifestants réclament également la réintégration de 14 autres étudiants qui ont été exclus de l’université.
Plutôt que de les empêcher d'avancer, les autorités devraient les protéger et veiller à ce que leurs revendications soient entendues.
Muthoni Wanyeki, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et les Grands Lacs
« Ces étudiants veulent seulement remettre une pétition à leurs dirigeants mais, au lieu de les aider et de les protéger, le NISS a décidé de les bloquer, en violation flagrante de leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs.
« Plutôt que de les empêcher d’avancer, les autorités devraient les protéger et veiller à ce que leurs revendications soient entendues. »
Les deux policiers ont été tués le 9 mai 2017 alors qu’ils réprimaient violemment des affrontements qui avaient éclaté entre des étudiants favorables au parti au pouvoir et des étudiants de l’opposition à la suite d’élections controversées des représentants des étudiants. Ce jour-là, 70 étudiants ont été arrêtés – tous originaires du Darfour. L’enquête sur la mort des deux policiers est toujours en cours.
En janvier 2017, Amnesty International a publié un rapport sur les attaques dont les étudiants darfouriens font l’objet depuis 2014.