Gambie. Onze ans après, il faut absolument que justice soit rendue pour la mort d’un journaliste

Les personnes responsables de la disparition forcée et de la mort du journaliste gambien Ebrima Manneh ne doivent pouvoir se cacher nulle part, a déclaré Amnesty International ce vendredi 7 juillet alors que, dans le monde entier, les sympathisants de l’organisation envoient des messages de solidarité à sa famille, organisent des rassemblements et diffusent une vidéo pour réclamer justice.

Cela fait aujourd’hui 11 ans qu’Ebrima Manneh a disparu, après avoir été arrêté par des agents présumés membres de l’Agence nationale de renseignement de la Gambie. En janvier 2017, la famille de cet homme a été officiellement informée de sa mort par la police, mais elle ne sait toujours pas ce qui s’est passé ni qui est responsable. Elle ne peut pas procéder aux rites funéraires, car elle ne sait pas où se trouve le corps.

Aujourd’hui, des milliers de membres d’Amnesty International envoient des messages de solidarité et de compassion à la famille d’Ebrima Manneh, qui doit savoir où cet homme est mort, pour quelles raisons et dans quelles circonstances.

Sabrina Mahtani, chercheuse d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest

« Aujourd’hui, des milliers de membres d’Amnesty International envoient des messages de solidarité et de compassion à la famille d’Ebrima Manneh, qui doit savoir où cet homme est mort, pour quelles raisons et dans quelles circonstances. Après s’être mobilisés pendant plusieurs années pour qu’il soit relâché, et maintenant que sa mort a été confirmée, ils veulent soutenir les appels à la justice lancés par sa famille, a déclaré Sabrina Mahtani, chercheuse d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.

« Le nouveau gouvernement a pris de nombreux engagements positifs et adopté des mesures concrètes pour que justice soit rendue pour les victimes de violations des droits humains commises par le régime de Yahya Jammeh, et nous lui demandons d’ouvrir une enquête indépendante sur la disparition forcée et la mort d’Ebrima Manneh. Les personnes dont la responsabilité directe ou hiérarchique est engagée doivent être déférées à la justice et jugées équitablement. »

En 2008, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a ordonné au gouvernement gambien de relâcher Ebrima Manneh, détenu illégalement, et de lui verser une indemnisation de 100 000 dollars, mais cette décision n’a jamais été appliquée.

Complément d’information

Le journaliste Ebrima Manneh a été arrêté le 7 juillet 2006, dans les locaux du Daily Observer, journal pro-gouvernemental, par des policiers en civil présumés membres de l’Agence nationale de renseignement. Le gouvernement n’a communiqué aucun motif officiel pour justifier son arrestation.

À l’occasion de l’anniversaire de la disparition de cet homme, sa famille organise également une cérémonie publique en sa mémoire. Depuis des années, les membres d’Amnesty International se mobilisent dans le monde entier pour sensibiliser l’opinion publique autour de son cas et pour réclamer des informations sur le sort réservé à cet homme.