Ouganda. Stella Nyanzi a été libérée mais des accusations absurdes doivent être abandonnées

En réaction à la nouvelle de la libération sous caution de Stella Nyanzi, universitaire féministe au franc parler, après quatre semaines de prison, la directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs, Sarah Jackson, a déclaré :

« C’est un grand soulagement que Stella Nyanzi ne soit plus derrière les barreaux, car elle n’aurait jamais dû être arrêtée. La tentative du gouvernement de la poursuivre en justice parce qu’elle s’est exprimée en faveur des droits des femmes et des jeunes filles en Ouganda est un affront à la liberté d’expression.

Les autorités doivent à présent faire preuve de bon sens en abandonnant immédiatement et sans condition tous les chefs d’inculpation qui pèsent sur elle.

Sarah Jackson, directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs

« Les autorités doivent à présent faire preuve de bon sens en abandonnant immédiatement et sans condition tous les chefs d’inculpation qui pèsent sur elle. Prolonger cette affaire grotesque est une violation flagrante de la Constitution de l’Ouganda et des obligations régionales et internationales de ce pays en matière de droits humains. »

Complément d’information

Stella Nyanzi a comparu ce matin devant un tribunal de la capitale, Kampala. Elle semblait avoir besoin de soins médicaux.

Les charges pesant sur elle au titre de la Loi de 2011 relative à l’utilisation abusive de l’informatique sont liées à des déclarations publiées sur des réseaux sociaux, dont une dans laquelle elle qualifiait le président Yoweri Museveni de « paire de fesses ». Elle nie toute faute.

Stella Nyanzi avait également critiqué Janet Museveni, épouse du président et ministre de l’Éducation, en invoquant le fait que son ministère n’avait pas fourni de protections périodiques à toutes les filles scolarisées dans des écoles publiques. C’était une promesse que Yoweri Museveni avait faite lors de sa campagne pour un cinquième mandat en 2015.

Stella Nyanzi doit comparaître devant un tribunal le 25 mai.