L’exécution d’un homme arrêté à l’âge de 16 ans révèle le mépris de l’Iran à l’égard des droits de l’enfant

L’Iran a prouvé son mépris profond à l’égard des droits de l’enfant en exécutant un homme arrêté pour un crime commis alors qu’il était âgé de 16 ans, ce qui constitue une violation éhontée du droit international relatif aux droits humains, a déclaré Amnesty International.

Cet homme, que les médias d’État désignaient uniquement sous le nom d’« Asqar », avait été condamné à une pendaison publique il y a près de 30 ans. Il a été exécuté à la prison centrale de Karaj, une ville proche de Téhéran, le 23 mai 2017.

« Les autorités iraniennes ont beau répéter aux Nations unies et à l’Union européenne qu’elles abandonnent progressivement le recours à la peine de mort contre les mineurs délinquants, ces déclarations sonnent terriblement faux. Il est absolument consternant que, vingt ans après avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, l’Iran continue de faire preuve d’un tel mépris à l’égard de ces droits, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des activités de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

Il est absolument consternant que, vingt ans après avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, l’Iran continue de faire preuve d’un tel mépris à l’égard de ces droits.

Philip Luther, directeur des recherches et des activités de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International

« Depuis le début de l’année, deux autres personnes arrêtées en Iran alors qu’elles étaient mineures ont été exécutées, ce qui montre la farouche détermination des autorités à poursuivre leurs violations du droit international relatif aux droits humains. Il faut que l’État renonce à toute idée de procéder à de nouvelles exécutions et modifie le Code pénal islamique de manière à abolir définitivement la peine capitale pour les mineurs délinquants. »

Selon les médias publics, « Asqar », déclaré coupable d’avoir tué un voisin de 12 ans à l’arme blanche, avait été condamné à mort initialement en 1988.  La Cour suprême avait ensuite confirmé sa peine. Il était prévu qu’il soit exécuté à l’âge de 18 ans mais il s’était évadé de prison peu avant la date fixée ; sa fuite s’était terminée par une nouvelle arrestation, en avril 2015.

L’Iran est l’un des derniers pays du monde à continuer de procéder à l’exécution de mineurs délinquants. Le droit international relatif aux droits humains interdit formellement de recourir à la peine de mort contre une personne qui était âgée de moins de 18 ans au moment des faits qui lui sont reprochés.

Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime commis et la méthode d’exécution. L’organisation ne cesse d’appeler tous les pays où ce châtiment est encore en vigueur à instaurer un moratoire officiel sur les exécutions en vue de son abolition.