Ouganda. Condamnation de l’agresseur d’un journaliste : une victoire rare pour la liberté de la presse

En réaction à la condamnation de Joram Mwesigye, un haut gradé de la police ougandaise, vendredi 10 mars pour l’agression du journaliste Andrew Lwanga, commise en janvier 2015, Abdullahi Halakhe, spécialiste de l’Afrique de l’Est à Amnesty International, a déclaré :

« Le jugement du 10 mars 2017 constitue une victoire rare pour la liberté de la presse en Ouganda. Il signifie clairement que les agressions contre des journalistes ne doivent jamais être acceptées ni tolérées, quelles que soient les circonstances. Espérons qu’elle rassurera les personnes travaillant pour des médias sur le fait que la justice est vigilante, mais aussi désireuse et en mesure de faire respecter leurs droits.

« La liberté de la presse est de plus en plus restreinte en Ouganda, où les médias considérés comme critiques à l’égard des autorités sont la cible de nombreuses attaques depuis un an. La décision du 10 mars 2017 représente une lueur d’espoir dans un contexte sombre et montre que la justice est prête à défendre la liberté d’expression. »

Complément d’information

Le 25 janvier 2015, Andrew Lwanga couvrait un défilé contre le chômage organisé à Kampala, la capitale, lorsqu’un policier lui a asséné des coups de matraque sur les épaules et la tête jusqu’à ce qu’il s’effondre. Pendant sa chute, le policier l’a roué de coups de pied dans le dos, le blessant à la colonne vertébrale.

Andrew Lwanga s’est rendu en Afrique du Sud pour y subir une intervention chirurgicale coûteuse visant à réparer sa moelle épinière et il doit être opéré de nouveau.

Deux ans après son agression, il souffre toujours de douleurs insoutenables et n’a pas pu reprendre le travail.