Des utilisateurs de Twitter qui exprimaient leur indignation face à la crise des réfugiés actuelle ont reçu des messages vidéo inattendus en retour : des réponses personnelles en temps réel de la part de réfugiés, depuis des camps situés au Liban ou au Kenya, leur demandant de passer à l’action (#TakeAction).
Ces réponses, une première mondiale, font partie de la campagne d’Amnesty InternationalJ’accueille ! qui cherche à créer un soutien pour une solution mondiale à la crise des réfugiés. L’organisation pense que cette crise peut être résolue, mais uniquement si les personnes et les gouvernements joignent le geste à la parole.
Cette semaine, Amnesty International étudiera tous les jours des dizaines de milliers de tweets publics provenant du monde entier et parlant de la crise des réfugiés.
Sur le terrain, des équipes travailleront dans des camps de réfugiés avec les habitants et avec la célèbre agence de photographie Magnum pour enregistrer et publier des messages vidéo individuels en réponse aux tweets sélectionnés.
Chaque réponse en temps réel soulignera le fait que chaque réfugié est une personne ordinaire, contrainte à vivre une situation extraordinaire. Les personnes qui habitent dans les camps qu’Amnesty International va visiter ne disposent pas des commodités essentielles, comme un hébergement décent, l’éducation ou des soins de santé.
Les messages remercieront l’utilisateur de Twitter pour le soutien venu du monde entier, mais rappelleront que l’indignation ne suffit pas, et incitera l’utilisateur de Twitter à passer à l’action (#TakeAction) et à signer une pétition mondiale disponible à l’adresse https://join.amnesty.org/ea-action/action?ea.client.id=1924&ea.campaign.id=63154.
Cette pétition sera présentée le 6 février à António Guterres, le Secrétaire général des Nations unies, ancien Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, pour appeler l’ONU et les gouvernements du monde entier à agir ensemble pour faire face à la crise mondiale des réfugiés.
Cette campagne est lancée au lendemain de la signature pas le président Donald Trump d’un décret qui interdit dans les faits à des réfugiés d’obtenir leur réinstallation aux États-Unis, empêchant ainsi des personnes fuyant la guerre et les persécutions dans des pays ravagés par la guerre tels que la Syrie de trouver refuge dans le pays.
« Si personne n’agit, la crise mondiale des réfugiés, et en particulier les dures conditions auxquelles sont confrontés les réfugiés, ne fera qu’empirer. Mais elle peut être résolue. Il faudra pour cela de vraies prises d’initiatives et de la volonté politique, » a déclaré Osama Saeed Bhutta, directeur de la communication chez Amnesty International.
« C’est pourquoi nous appelons tout le monde à passer à l’action (#TakeAction) et à nous aider à faire pression sur les gouvernements du monde entier afin qu’ils agissent à leur tour. Il s’agit d’une crise mondiale qui appelle une réponse mondiale. »
« Le problème, ce n’est pas le nombre de personnes réfugiées, mais le fait que trop peu de pays se partagent la responsabilité en ce qui concerne l’aide aux réfugiés. Et ce sont les pays les plus riches qui en font le moins. »
Environ 56 % des réfugiés dans le monde se trouvent dans 10 pays seulement, situés près des pays en conflit, et qui à eux tous représentent moins de 2,5 % du PIB mondial. Une trentaine de pays seulement proposent, sous une forme ou une autre, un programme de réinstallation de réfugiés, et le nombre de places offertes chaque année est bien inférieur aux besoins établis par les Nations unies. La situation a empiré de manière dramatique cette semaine, car le décret du président Donald Trump suspend pour une période de 120 jours le programme de réinstallation américain et réduit considérablement les engagements des États-Unis en matière de réinstallation, interdisant indéfiniment l’entrée dans le pays à tous les réfugiés syriens.
En avril 2016, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies à l’époque, avait proposé que les gouvernements s’engagent à accueillir 10 % des réfugiés mondiaux chaque année. Cela représenterait 2,1 millions d’êtres humains, soit à peine 0,03 % de la population mondiale.