Afrique du Sud. L’annonce d’une indemnisation pour les victimes de Marikana est un pas en avant vers la justice

La déclaration très attendue du président Jacob Zuma, qui a annoncé que le gouvernement était prêt à indemniser les victimes du massacre de Marikana en 2012, est un grand pas en avant pour rendre justice aux victimes et à leurs familles, a déclaré Amnesty International le 12 décembre 2016.

Le gouvernement doit agir rapidement afin de finaliser le versement des indemnisations, garantir des recours effectifs et rendre justice aux 44 morts.

Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe

Le président a également annoncé que certains membres de la police sud-africaine sont inculpés d’accusations pénales pour leur rôle dans l’homicide de 44 personnes dans le cadre du conflit salarial opposant la compagnie propriétaire de la mine, Lonmin, et ses employés en grève, en août 2012.

« L’indemnisation pour la perte de vies et de moyens de subsistance lors des événements de cette semaine tragique d’août 2012 est une décision bienvenue, mais les victimes et leurs familles ont dû attendre quatre longues années, a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Le gouvernement doit agir rapidement afin de finaliser le versement des indemnisations, garantir des recours effectifs et rendre justice aux 44 morts. »

L’annonce du président fait écho aux recommandations de la Commission Farlam, mise sur pied pour enquêter sur les circonstances ayant conduit à l’homicide de 44 personnes à Marikana entre les 13 et 16 août 2012.

Les victimes et leurs familles ont dû attendre quatre longues années.

Deprose Muchena

Par ailleurs, le président Zuma a menacé de suspendre la licence d’exploitation minière de Lonmin Plc si elle ne respectait pas, une nouvelle fois, ses engagements pris au titre des Plans sociaux et pour l’emploi, concernant la construction de logements pour ses employés.

« Il y a près de quatre mois, Amnesty International a révélé que Lonmin n’avait pas tenu sa promesse de construire 5 500 logements pour ses employés. Il est grand temps que le gouvernement amène la compagnie à rendre des comptes quant à son manque de détermination à respecter ses engagements pris il y a 10 ans dans le cadre de ses Plans sociaux et pour l’emploi. »

Complément d’information

Le 16 août 2012, la police sud-africaine a abattu 34 hommes à Marikana. Dix autres hommes sont morts dans les jours qui ont précédé ces événements.

Plus de 70 autres ont été grièvement blessés. Il s’agissait d’employés de Lonmin qui s’étaient mis en grève et protestaient contre les bas salaires et les conditions dans la mine.

Le 15 août 2016, Amnesty International a publié un rapport intitulé Smokeand mirrors: Lonmin’s failure to address housing conditions at Marikana, révélant que les 20 000 mineurs qui travaillent pour Lonmin à Marikana vivent dans la misère, alors que la compagnie s’était engagée, dans le cadre d’un accord juridiquement contraignant, à construire de nouveaux logements.