Irak. Craintes pour la sécurité des civils lors de la bataille de Mossoul

Il faut faire tout ce qui est possible pour protéger les civils de l’offensive militaire et de possibles actes de vengeance à Mossoul, a déclaré Amnesty International lundi 17 octobre 2016, alors que l’opération visant à reprendre la ville aux mains du groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI) a été lancée.

Le 18 octobre, Amnesty International va publier un nouveau rapport circonstancié, ‘Punished for Daesh’s crimes’: Displaced Iraqis abused by militias and government forces, qui recense les graves violations des droits humains, dont des crimes de guerre, commises par les milices irakiennes et les forces gouvernementales contre les civils déplacés durant les opérations militaires précédentes. Ce rapport met en garde contre une répétition de ces violations à plus grande échelle encore lors de l’offensive contre Mossoul.

Les autorités irakiennes doivent prendre des mesures concrètes pour garantir que les violations flagrantes perpétrées à Fallouja et dans d’autres régions d'Irak lors d'affrontements entre les forces gouvernementales et celles de l'EI ne se reproduisent pas

Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International

« Les autorités irakiennes doivent prendre des mesures concrètes pour garantir que les violations flagrantes perpétrées à Fallouja et dans d’autres régions d’Irak lors d’affrontements entre les forces gouvernementales et celles de l’EI ne se reproduisent pas, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

« Les instructions du Premier ministre Haydar al Abadi, qui a incité à faire preuve ” de prudence et de vigilance ” pour assurer la protection des civils, doivent trouver un écho sur le terrain. Les autorités irakiennes doivent exercer un commandement et un contrôle effectifs sur les milices, et veiller à ce que les membres impliqués dans des violations commises par le passé ne participent pas aux opérations à Mossoul. Toutes les parties au conflit doivent prendre toutes les précautions possibles pour éviter les pertes civiles lors de la bataille de Mossoul. »

Les autorités kurdes et irakiennes impliquées dans la préparation de ces opérations militaires doivent faire en sorte que les civils fuyant les combats puissent emprunter un itinéraire sûr.

« Les autorités ne doivent pas ménager leurs efforts pour éviter que les civils ne se retrouvent pris entre deux feux, sans aucune issue pour échapper aux combats, a déclaré Philip Luther.

« Les civils fuyant les combats doivent aussi être protégés contre les actes de vengeance et bénéficier d’abris et d’une assistance humanitaire. Jusqu’à un million de civils pourraient être déplacés de Mossoul et des secteurs alentour. La situation pourrait rapidement se muer en catastrophe humanitaire. Le groupe armé de l’EI doit autoriser les civils à partir, et ne pas s’en servir comme boucliers humains. »