Le Honduras devient une «zone interdite» pour les défenseurs de l’environnement après le meurtre de militants

Le meurtre de deux militants des droits fonciers, le 18 octobre, constitue le dernier épisode en date d’une vague apparemment imparable d’attaques meurtrières qui fait du Honduras une « zone interdite » pour les défenseurs des droits humains, a déclaré Amnesty International.

José Angel Flores, 64 ans, président du Movimiento Unificado Campesino, a été abattu par un groupe d’hommes non identifiés dans le département de Colón (nord du Honduras), dans l’après-midi du 18 octobre.

Un autre dirigeant associatif, Silmer Dionisio George, a lui aussi été visé lors de cette attaque, et il est mort quelques heures plus tard des suites de ses blessures par balle.

« Le Honduras est devenu une « zone interdite » pour quiconque ose militer pour la défense de l’environnement. Combien d’autres assassinats de militants faudra-t-il déplorer avant que les autorités ne prennent des mesures efficaces pour protéger ces personnes, et avant qu’elles n’acceptent de parler de cette crise ? », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

José Angel Flores avait signalé avoir reçu des menaces liées à son travail de défense des droits humains. En 2014, la Commission interaméricaine des droits de l’homme lui avait accordé des mesures conservatoires, demandant à l’État de lui fournir une protection.

Les autorités du Honduras doivent immédiatement prendre des mesures pour protéger efficacement ceux qui s'efforcent de protéger et défendre les droits fondamentaux de tous dans le pays.

Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnesty International

Les meurtres de José Angel Flores et de Silmer Dionisio George s’inscrivent dans le contexte d’une vague de menaces adressées à leur communauté, et sont les derniers épisodes en date d’une série de meurtres de défenseurs des droits humains, dont celui de Berta Cáceres, qui a été abattue en mars 2016.

L’absence d’enquêtes exhaustives sur ces attaques et menaces visant des militants, et le fait que les autorités soient peu disposées à mettre en œuvre des mécanismes efficaces pour les protéger, favorisent une multiplication de ces violences.

« Les autorités du Honduras doivent immédiatement prendre des mesures pour protéger efficacement ceux qui s’efforcent de protéger et défendre les droits fondamentaux de tous dans le pays. Faute de telles mesures, d’autres courageux défenseurs des droits humains se retrouveront en danger de mort », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

La semaine dernière, le président du Honduras, Juan Orlando Hernández, a refusé de rencontrer le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty, pour parler de la crise des droits humains dans le pays, notamment de la multiplication des attaques contre des militants des droits humains.