Thaïlande. Les charges retenues contre des défenseurs des droits humains doivent être abandonnées

Les autorités thaïlandaises doivent renoncer à leur décision d’inculper de diffamation et d’infractions dans le domaine de l’informatique trois défenseurs des droits humains qui ont rassemblé et publié des informations sur des violations des droits humains commises dans le pays, a déclaré Amnesty International le 20 juin 2016.

« Au lieu de s’en prendre aux défenseurs des droits humains en utilisant des lois rédigées en termes vagues et généraux, les autorités thaïlandaises devraient donner suite aux allégations de torture et d’autres mauvais traitements afin que les responsables présumés de ces violences répondent de leurs actes », a déclaré Audrey Gaughran, directrice du programme Thématiques mondiales d’Amnesty International.

Au lieu de s'en prendre aux défenseurs des droits humains en utilisant des lois rédigées en termes vagues et généraux, les autorités thaïlandaises devraient donner suite aux allégations de torture et d'autres mauvais traitements afin que les responsables présumés de ces violences répondent de leurs actes.

Audrey Gaughran, directrice du programme Thématiques mondiales d’Amnesty International

Ces trois militants thaïlandais, Somchai Homla-or, Pornpen Khongkhachonkiet et Anchana Heemmima, ont été convoqués au poste de police de Pattani le 26 juillet 2016, et inculpés de diffamation et d’atteintes à la Loi relative aux infractions dans le domaine de l’informatique.

Les autorités ont pris cette mesure après que Cross Cultural Foundation et Duay Jai, les organisations auxquelles appartiennent les trois militants, eurent publié un rapport contenant de graves allégations de torture mettant en cause l’Unité des opérations de sécurité intérieure pour la quatrième région, une unité de l’armée déployée dans les provinces de la frontière sud de la Thaïlande.

Depuis la publication de ce rapport en février 2016, Somchai Homla-or, Pornpen Khongkhachonkiet et Anchana Heemmima sont harcelés par les autorités, qui exercent sur eux des pressions notamment pour qu’ils révèlent leurs sources et aussi l’identité des victimes des tortures présumées.

« Les trois inculpés sont des défenseurs des droits humains respectés. Les charges retenues contre eux marquent une aggravation de la répression exercée par les autorités thaïlandaises contre les droits à la liberté d’expression et à la liberté d’information. Les appels réclamant que les forces de sécurité répondent de leurs actes doivent être amplifiés à la suite de cette tentative visant à réduire au silence ces militants ainsi que les autres personnes qui cherchent à obtenir réparation », a déclaré Audrey Gaughran.