Mauritanie. Il faut annuler la condamnation à la peine capitale prononcée contre un blogueur

La Mauritanie doit annuler la condamnation à mort prononcée contre un blogueur déclaré coupable d’apostasie, et le libérer sans condition, a déclaré Amnesty International mardi 19 avril, avant son audience d’appel prévue pour le 21 avril dans la ville de Nouadhibou (sud-ouest du pays).

Mohamed Mkhaïtir, 33 ans, a été condamné à la peine de mort en décembre 2014, après avoir passé un an en détention provisoire, pour avoir écrit un billet de blog critiquant ceux qui utilisent l’islam pour introduire des discriminations à l’égard de certains groupes de la société. Mohamed Mkhaïtir est la première personne condamnée à mort pour apostasie depuis que la Mauritanie a accédé à l’indépendance en 1960.

La condamnation de Mohamed Mkhaïtir à ce châtiment pour avoir écrit un billet de blog critiquant ceux qui utilisent la religion à des fins de discrimination est injuste.

Gaëtan Mootoo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International

« La peine capitale ne doit être utilisée sous aucune circonstance. La condamnation de Mohamed Mkhaïtir à ce châtiment, pour avoir écrit un billet de blog critiquant ceux qui utilisent la religion à des fins de discrimination, est injuste et montre jusqu’où les autorités mauritaniennes sont prêtes à aller pour essayer d’écraser la dissidence », a déclaré Gaëtan Mootoo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

« Les autorités mauritaniennes doivent annuler cette condamnation et libérer cet homme immédiatement et sans condition. »

Mohamed Mkhaïtir est un prisonnier d’opinion, uniquement emprisonné pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression. Amnesty International estime que le recours à des sanctions pénales dans le but d’imposer des convictions religieuses est une atteinte au droit international relatif aux droits humains, et en particulier à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à laquelle la Mauritanie est partie.

L’organisation s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature ou les circonstances du crime commis. Ce châtiment viole le droit à la vie tel qu’il est proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.