Égypte. L’étudiant détenu pour avoir porté un t-shirt anti-torture est sur le point d’être libéré

Mise à jour : mercredi 23 mars, la décision de justice concernant la remise en liberté de Mahmoud Hussein a fait l’objet d’un recours de la part du procureur. La décision finale concernant la remise en liberté ou le maintien en détention de Mahmoud Hussein devrait être prise par un autre tribunal jeudi 24 mars.

Les autorités égyptiennes doivent libérer sans délai un prisonnier d’opinion âgé de 20 ans ayant passé plus de deux ans en détention provisoire dans une affaire d’une injustice criante, a déclaré Amnesty International après qu’un tribunal a ordonné sa libération sous caution mardi 22 mars.

Mahmoud Hussein avait été appréhendé le 25 janvier 2014 pour avoir porté un t-shirt aux couleurs de l’« Action en faveur d’une nation sans torture » et une écharpe affichant le logo de la « révolution du 25 janvier ». Il a été accusé d’appartenir à un groupe interdit et d’avoir participé à une manifestation non autorisée, entre autres choses.

Si la décision du tribunal est un énorme soulagement pour Mahmoud Hussein et sa famille, elle ne doit pas faire oublier l’injustice dont il a été victime.

Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International

« Si la décision du tribunal est un énorme soulagement pour Mahmoud Hussein et sa famille, elle ne doit pas faire oublier l’injustice dont il a été victime. Ce jeune homme est un prisonnier d’opinion qui n’aurait pour commencer jamais dû être incarcéré. Les autorités égyptiennes doivent abandonner les poursuites engagées contre lui », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Le fait qu’il ait passé près de 790 jours derrière les barreaux pour un simple slogan sur son t-shirt montre à quel point la situation des droits humains en Égypte est devenue alarmante. De nombreuses autres personnes sont détenues en Égypte uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ou d’association. »

Amnesty International craint que sa libération conditionnelle ne soit annulée à la demande du parquet.

Mahmoud Hussein pourrait être libéré dans quelques heures. Mais il ne sera véritablement libre que lorsque les autorités abandonneront les charges ridicules retenues contre lui, lèveront toutes les conditions à sa libération et mettront un terme à l’enquête.

Magdalena Mughrabi

« Mahmoud Hussein pourrait être libéré dans quelques heures. Mais il ne sera véritablement libre que lorsque les autorités abandonneront les charges ridicules retenues contre lui, lèveront toutes les conditions à sa libération et mettront un terme à l’enquête », a déclaré Magdalena Mughrabi.

« Les autorités doivent par ailleurs diligenter dans les meilleurs délais une enquête indépendante sur les allégations de torture et d’autres formes de mauvais traitements qu’il a formulées, et traduire les responsables présumés en justice. Les autres prisonniers et prisonnières d’opinion d’Égypte doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

En novembre 2015, Amnesty International a présenté aux autorités égyptiennes près de 145 000 signatures demandant la libération immédiate et sans condition de Mahmoud Hussein.