Mexique. Le meurtre barbare d’une journaliste souligne plus que jamais la nécessité de protéger les professionnels des médias

La découverte du cadavre d’une journaliste spécialisée dans les affaires criminelles qui avait été enlevée lundi 8 février 2016 vient rappeler de façon tragique la dure réalité à laquelle sont confrontés des milliers de journalistes dans tout le Mexique, l’un des pays au monde les plus dangereux pour les professionnels des médias, a déclaré Amnesty International.

Le corps sans vie d’Anabel Flores Salazar, 32 ans, a été retrouvé dans l’État de Puebla, à quelques kilomètres du lieu où elle avait été enlevée par des hommes armés lundi 8 février 2016. La jeune femme travaillait pour un journal local de l’État de Veracruz, un territoire gangréné par la violence. Cet État est l’un des plus dangereux du pays pour les journalistes ; au moins 16 professionnels des médias y ont été tués depuis 2010.

Le message doit être parfaitement clair : ceux qui sont prêts à tout pour réduire les journalistes au silence devront payer pour leurs crimes.

Erika Guevara Rosas, directrice du bureau régional Amériques d’Amnesty International

« Les autorités mexicaines doivent, sans perdre une seconde, ouvrir une enquête approfondie sur ce meurtre barbare. Le message doit être parfaitement clair : ceux qui sont prêts à tout pour réduire les journalistes au silence devront payer pour leurs crimes », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du bureau régional Amériques d’Amnesty International.

« Le Mexique doit aussi offrir aux journalistes et aux professionnels des médias qui travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses – en particulier ceux qui couvrent des affaires criminelles – la protection dont ils ont tant besoin. En refusant de protéger ceux qui dénoncent la sombre réalité de la violence au Mexique, les pouvoirs publics ne font que chercher à escamoter discrètement le problème. »

Selon Reporters sans frontières, 89 journalistes ont été tués et 17 ont disparu au Mexique depuis 2000.