Irak. Les autorités ferment les yeux sur les homicides commis par des milices chiites

L’incapacité des autorités irakiennes à protéger les civils sunnites d’une vague d’attaques de représailles menée par des milices chiites en janvier 2016 est un nouvel exemple de l’impunité généralisée dont jouissent les auteurs de tels actes, qui constituent clairement des crimes de guerre, a déclaré Amnesty International vendredi 5 février 2016.

Les enlèvements, homicides et incendies d’habitations et d’autres biens visant la communauté sunnite de la ville de Muqdadiya et des alentours ont débuté le 11 janvier, après un double attentat commis par le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique (EI) – attentat qui a fait au moins 27 morts parmi la population civile.

Les autorités irakiennes n’ont rien fait pour arrêter les attaques de représailles menées par les milices chiites et n’ont, par la suite, ouvert aucune enquête efficace ni traduit quiconque en justice. On reste sans nouvelles de plusieurs dizaines d’hommes sunnites de Muqdadiya et des alentours, et il y a fort à craindre qu’ils aient été tués.

Au lieu de demander des comptes aux milices chiites, les autorités ont fermé les yeux sur ce scandaleux déchaînement de violence.

James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Au lieu de demander des comptes aux milices chiites, les autorités ont fermé les yeux sur ce scandaleux déchaînement de violence. Certains enlèvements et assassinats ont été commis au vu et au su des autorités locales, qui ne sont pas intervenues », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. 

« Nous appelons le gouvernement irakien à prendre immédiatement des mesures concrètes pour empêcher de nouvelles attaques contre la communauté sunnite et veiller à ce que les responsables de ces crimes de guerre soient traduits en justice. »

Des témoins ont dit à Amnesty International que plus d’une centaine de familles avaient quitté la ville par crainte pour leur vie, tandis que de nombreuses autres n’osaient plus sortir de chez elles.

Pour en savoir plus, voir : Irak. Les crimes de guerre commis à Muqdadiya sont révélateurs de l’incapacité persistante des autorités à demander des comptes aux milices