Nigeria. L’homicide de chiites à Zaria doit faire l’objet d’une enquête dans les délais les plus brefs

L’armée nigériane a abattu des membres d’un groupe religieux chiite à Zaria, dans l’État de Kaduna, ce qui doit de toute urgence donner lieu à une enquête, a déclaré Amnesty International mardi 15 décembre, et toute personne soupçonnée d’avoir joué un rôle dans ces homicides illégaux doit être traduite en justice.

« Si on ne connaît pas encore le nombre définitif de victimes, il n’y a aucun doute que des personnes ont perdu la vie aux mains de l’armée », a déclaré M.K. Ibrahim, directeur d’Amnesty International Nigeria.

« Il convient de ne recourir aux armes à feu qu’en dernier recours et lorsque cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines. Il est essentiel que les autorités s’abstiennent d’utiliser une force excessive, et veillent à ce que toute personne présumée responsable d’un homicide illégal soit traduite en justice dans le cadre d’une procédure équitable. »

Parallèlement à ces pertes humaines, les forces de sécurité ont arrêté de nombreux membres du Mouvement islamique du Nigeria, en particulier Ibraheem Zakzaky, le dirigeant de ce groupe, qui a été appréhendé à son domicile dimanche 13 décembre au matin et se trouve toujours en détention. On ignore s’il a été autorisé à s’entretenir avec un avocat. Certaines informations tendent par ailleurs à indiquer que les morts et les blessés ont été conduits à l’hôpital militaire et à l’hôpital universitaire.

Il est établi que les forces nationales de sécurité se rendent régulièrement coupables d’exécutions extrajudiciaires et d’autres violations des droits humains. Dans le cadre d’opérations de sécurité contre Boko Haram, les forces militaires nigérianes ont perpétré de graves violations des droits humains, ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans le nord-est du Nigeria.   

« Une enquête impartiale doit être ouverte de toute urgence sur ces homicides illégaux. Il faut conduire les responsables présumés devant la justice. Les personnes incarcérées doivent pouvoir bénéficier immédiatement de soins de santé, et être inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi ou libérées », a déclaré M.K. Ibrahim.