Le maintien en détention du poète Mohammed al Ajami, connu sous le nom d’Ibn al Dheeb, illustre le mépris du gouvernement qatarien pour la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International mercredi 11 novembre en prévision du quatrième anniversaire de son arrestation.
Le gouvernement a appréhendé le poète qatarien le 16 novembre 2011 pour avoir composé et récité un poème considéré comme critique à l’égard de la famille dirigeante du pays. Il purge actuellement une peine de 15 ans de prison, confirmée à l’issue d’un procès inique.
« Il est absurde que Mohammed al Ajami languisse en prison depuis bientôt quatre ans pour avoir récité un poème qui n’a pas incité à la violence. Son placement arbitraire en détention et la peine de 15 années de prison à laquelle il a été condamné résultent de l’incapacité des autorités qatariennes à tolérer la critique et de leur mépris pour le droit à la liberté d’expression », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Le Qatar est désireux de projeter à l’échelle internationale l’image d’un pays qui respecte les droits humains et s’ouvre aux arts. Chaque jour que Mohammed al Ajami passe derrière les barreaux, cette affirmation devient plus creuse. »
Il est absurde que Mohammed al Ajami languisse en prison depuis bientôt quatre ans pour avoir récité un poème qui n’a pas incité à la violence.
James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International
Le 24 août 2010, Mohammed al Ajami a récité un poème nabati à un groupe de personnes dans son appartement du Caire, en Égypte, où il étudiait la littérature arabe à l’époque. À son insu, un des membres du groupe l’a filmé et a mis la vidéo en ligne sur Youtube, où elle a connu une large diffusion. Cela a mené à son arrestation et son incarcération le 16 novembre 2011.
Il a dans un premier temps été condamné à la réclusion à perpétuité le 29 novembre 2012. Le 22 février 2013, une cour d’appel a ramené sa peine à 15 ans de prison.
Amnesty International considère Mohammed al Ajami comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d’expression. L’organisation demande sa libération immédiate et inconditionnelle, et l’annulation de sa condamnation.
Mercredi 11 novembre, l’organisation a diffusé un appel intitulé ‘I’m nothing but a prisoner’, en faveur de la libération de Mohammed al Ajami.