Les victimes de crimes de guerre et de violations graves du droit international humanitaire imputables aux deux camps qui se sont affrontés lors du conflit de 2014 à Gaza pourraient faire un grand pas vers la justice, a déclaré Amnesty International en réaction à la publication lundi 22 juin des conclusions de la Commission d’enquête indépendante des Nations unies.
« Ce rapport marque une étape importante vers l’obligation de rendre des comptes pour toutes les victimes et leurs familles. Il valide de manière indépendante les recherches approfondies qu’a menées Amnesty International sur le conflit de 2014 entre Gaza et Israël, qui concluaient que les deux camps avaient perpétré toute une série de violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains, a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Ce rapport marque une étape importante vers l’obligation de rendre des comptes pour toutes les victimes et leurs familles. Il valide de manière indépendante les recherches approfondies qu’a menées Amnesty International sur le conflit de 2014 entre Gaza et Israël, qui concluaient que les deux camps avaient perpétré toute une série de violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains.
Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International
« Les preuves sont accablantes et les États membres et observateurs du Conseil des droits de l’homme de l’ONU doivent prêter une grande attention aux conclusions et recommandations de la Commission, s’abstenir de politiser la Commission et son rapport, et veiller à ce que le Conseil prenne toutes les mesures afin d’assurer l’obligation de rendre des comptes.
« Par ailleurs, les autorités israéliennes et palestiniennes doivent coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI), qui a lancé un examen en janvier, et tous les États doivent soutenir activement le travail de la CPI en lien avec les territoires palestiniens occupés, comme l’a recommandé la Commission. »
Le rapport de la Commission d’enquête couvre les graves violations, dont les possibles crimes de guerre commis par Israël et les groupes armés palestiniens durant le conflit entre Israël et Gaza en 2014. Mandatée par le Conseil des droits de l’homme en juillet 2014, la Commission a enquêté sur l’opération menée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et sur les actions israéliennes en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, ainsi que sur les activités des groupes armés palestiniens à Gaza, notamment sur leurs attaques dirigées contre Israël.
Amnesty International a appelé à maintes reprises les autorités israéliennes et palestiniennes à coopérer avec la Commission et avec tout mécanisme de suivi mis sur pied par le Conseil des droits de l’homme.
Des responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont affirmé à maintes reprises que la Commission était partiale à l’égard d’Israël. Ils ont publié leur propre rapport sur le conflit de 2014, assurant que les forces israéliennes avaient agi dans le respect du droit international. Les enquêteurs de la Commission, ainsi que ceux des organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International, n’ont pas été autorisés à se rendre dans la bande de Gaza.
Dans une série de documents publiés depuis le conflit armé de 2014, Amnesty International a recensé des crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire imputables aux forces israéliennes comme aux groupes armés palestiniens, notamment des homicides illégaux de civils et la destruction de biens civils, ainsi que d’autres graves atteintes aux droits humains.
Dans ces documents, elle a livré des informations sur les attaques d’Israël contre des habitations civiles, des grands immeubles et des hôpitaux et des professionnels de la santé à Gaza, durant le conflit. Chaque rapport comportait des témoignages et des analyses faisant état de crimes de guerre.
Les groupes armés palestiniens opérant dans la bande de Gaza ont tiré sans discrimination des milliers de roquettes et d’obus de mortier vers Israël. L’utilisation de munitions tirées sans précision contre des zones d’habitation constitue un crime de guerre. En outre, des déclarations du Hamas et de groupes armés palestiniens indiquent que certaines attaques visaient délibérément à tuer ou blesser des civils. Amnesty International a également condamné l’exécution extrajudiciaire par les forces du Hamas durant le conflit d’au moins 23 « collaborateurs » à Gaza, ainsi que l’arrestation arbitraire et la torture de dizaines d’autres.
Pour en savoir plus, veuillez consulter le Questions & réponses publié par Amnesty International au sujet de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU (disponible en anglais et en arabe uniquement).