Chine. La libération sous caution de cinq militantes des droits humains ne suffit pas

Photo : (De gauche à droite) Wu Rongrong, Wei Tingting, Li Tingting, Wang Man et Zheng Churan. ©DR

Le gouvernement chinois doit abandonner toutes les charges qui pèsent sur chacune des cinq militantes libérées sous caution lundi 13 avril, a déclaré Amnesty International.

Les cinq femmes, Wei Tingting, Wang Man, Wu Rongrong, Li Tingting et Zheng Churan, avaient été arrêtées et placées en détention le 7 mars pour avoir projeté de marquer la Journée internationale de la femme par le lancement d’une campagne contre le harcèlement sexuel.

La décision de relâcher les cinq femmes est une étape décisive et encourageante. Les autorités doivent maintenant aller jusqu'au bout et abandonner toutes les charges et toutes les restrictions formulées contre elles.

William Nee, chercheur sur la Chine à Amnesty International

« La décision de relâcher les cinq femmes est une étape décisive et encourageante, a déclaré William Nee, chercheur sur la Chine à Amnesty International.

« Les autorités doivent maintenant aller jusqu’au bout et abandonner toutes les charges et toutes les restrictions formulées contre elles. »

Les cinq jeunes militantes sont membres de l’organisation chinoise Women’s Rights Action Group. Elles avaient fait imprimer des autocollants sur lesquels on pouvait lire des messages tels que : « Halte au harcèlement sexuel, laissez-nous vivre en sécurité » et « Policiers, faites votre travail : arrêtez les harceleurs ! » qu’elles prévoyaient de distribuer lors de la Journée internationale de la femme.

La police les avait arrêtées pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public », ce qui est passible d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement. La police avait par la suite recommandé au parquet de changer le chef d’inculpation en les accusant d’avoir « cherché à provoquer des conflits sur la place publique », une infraction potentiellement moins grave.

Aux termes de la loi chinoise, si une personne est remise en liberté « sous caution dans l’attente de son procès », ses chefs d’inculpation peuvent être abandonnés si elle ne commet pas d’autre infraction. Elle reste cependant souvent sous surveillance policière étroite.

« Ceux qui militent pour les droits des femmes devraient être libres de servir les droits humains sans avoir à craindre des actes d’intimidation ou un placement en détention, a dit William Nee.

Pourtant, dans la réalité, les défenseurs de ces droits sont systématiquement surveillés, harcelés et bâillonnés. »