Zimbabwe. Les craintes s’intensifient au sujet d’un journaliste et militant enlevé

Alors que la sécurité d’Itai Dzamara, journaliste et militant en faveur de la démocratie, suscite des inquiétudes de plus en plus vives, Amnesty International appelle l’État zimbabwéen à diligenter immédiatement une enquête à ce sujet et à protéger cet homme.  

Itai Dzamara était chez le coiffeur à Glen View, une banlieue de Harare, lorsqu’il a été enlevé par cinq hommes le 9 mars 2015. Ses ravisseurs l’auraient accusé d’avoir volé du bétail avant de le menotter, de le forcer à monter dans un fourgon blanc dont les plaques d’immatriculation avaient été dissimulées et de démarrer. Personne ne l’a revu depuis.

« L’enlèvement d’Itai Dzamara est extrêmement inquiétant. Les autorités zimbabwéennes, en particulier la police, doivent lancer de toute urgence des opérations de recherche et faire tout leur possible pour le ramener sain et sauf. Cet enlèvement doit faire l’objet d’une enquête minutieuse et exhaustive, et les responsables présumés doivent être traduits en justice », a déclaré Noel Kututwa, directeur adjoint du programme Afrique australe d’Amnesty International.

Des militants locaux craignent qu’Itai Dzamara ait été enlevé par des agents de la Sûreté de l’État. Des membres de sa famille et des avocats spécialisés dans les droits humains ont tenté en vain de le localiser. Les faits ont été signalés au poste de police de Glen Norah, où une enquête a été ouverte pour enlèvement.

En sa qualité de dirigeant du groupe protestataire Occupy Africa Unity Square (OAUS), Itai Dzamara avait remis au président zimbabwéen, Robert Mugabe, une pétition demandant sa démission et l’organisation de nouvelles élections. Son militantisme lui avait déjà valu d’être arrêté arbitrairement et roué de coups par des agents de la Sûreté de l’État et des membres du parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF).