Russie. Assassinat d’Anna Politkovskaïa : des condamnations, mais pas de justice

La condamnation de cinq hommes pour le meurtre de la journaliste d’investigation russe Anna Politkovskaïa ne représente qu’un petit pas en direction de la justice. Le procès a laissé trop de questions sans réponse, et toute la justice ne sera pas rendue tant que les commanditaires du crime ne seront pas identifiés et traduits devant les tribunaux, a déclaré Amnesty International. 

« Le meurtre tragique d’Anna Politkovskaïa a mis en évidence les risques effroyables qu’affrontent ceux qui tentent de dénoncer les atteintes aux droits humains et la corruption en Russie, a déclaré Sergueï Nikitine, directeur du bureau d’Amnesty International à Moscou. Tant que la justice n’aura pas été rendue dans cette affaire, tous les journalistes et les militants seront en danger. 

« Les autorités russes doivent apporter la preuve, par des actions concrètes, qu’elles s’efforcent vraiment de savoir qui voulait la mort d’Anna Politkovskaia. Il faut identifier ceux qui ont donné l’ordre de la tuer, et les traduire en en justice. »

Le 20 mai, un tribunal de Moscou a déclaré cinq hommes coupables du meurtre de la journaliste, perpétré en 2006 devant son appartement, dans la capitale. On ignore toujours qui a commandité l’assassinat. 

Anna Politkovskaïa enquêtait au moment de sa mort sur des sujets liés aux violations des droits humains en Russie, en particulier en république de Tchétchénie, dans le Caucase du Nord.