Égypte. Alors que l’impunité perdure et que se profile l’élection présidentielle, les craintes sont vives pour les droits humains

Il est probable que l’engrenage de la violence et des violations des droits humains se poursuive en Égypte au lendemain de l’élection présidentielle, alors que les candidats ne se sont pas engagés en faveur de réformes incontournables pour garantir la comparution en justice des auteurs présumés de ces agissements, écrit Amnesty International dans une nouvelle synthèse publiée vendredi 23 mai. « Ce scrutin n’effacera pas l’ardoise après 10 mois de violations flagrantes des droits humains, a déclaré Hassiba Hadj- Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. « Les partenaires de l’Égypte, comme les États-Unis et l’Union européenne, ne doivent pas se servir de l’élection comme d’une garantie pour reprendre les échanges avec l’Égypte comme si de rien n’était. Il faut que soient reconnues l’ampleur et la gravité des violations des droits humains commises au cours des 10 derniers mois. » Le scrutin présidentiel, le premier depuis le renversement de Mohamed Morsi en juillet 2013, aura lieu les 26 et 27 mai. La synthèse d’Amnesty International, intitulée Egypt: Key human rights concerns ahead of presidential elections, passe en revue diverses questions, notamment : • L’ampleur sans précèdent des atteintes aux droits humains. • La torture et les mauvais traitements en détention, notamment aux mains des militaires. • Les restrictions croissantes imposées à la liberté d’expression, de réunion et d’association, particulièrement contre les Égyptiens accusés d’être des partisans des Frères musulmans. • Une justice sélective et des procès iniques, débouchant parfois sur des condamnations à mort collectives. • L’absence d’obligation de rendre des comptes. • Les nouvelles lois qui confèrent aux autorités le pouvoir de commettre des atteintes aux droits humains, et les préoccupations concernant de futures lois. • Les discriminations et les violences dont sont victimes les femmes et les chrétiens coptes, alors que les autorités affirment avoir progressé dans ce domaine. • Les violences contre les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants, notamment ceux qui fuient le conflit en Syrie. • Les expulsions forcées.