Chine. Les journalistes détenus pour avoir mis en évidence la répression policière doivent être libérés

Les autorités chinoises doivent libérer sans délai trois journalistes citoyens détenus depuis le week-end passé pour avoir mis en évidence la répression exercée par les forces de sécurité à Pékin en raison de la session parlementaire annuelle actuellement en cours, a déclaré Amnesty International. Liu Xuehong, Xing Jian et Wang Jing, qui écrivent tous pour le site Internet chinois 64 Tianwang, ont été arrêtés par la police lors de plusieurs descentes effectuées à Pékin durant le week-end. « Le journalisme n’est pas un crime et ces trois militants doivent être libérés immédiatement, a déclaré William Nee, spécialiste de la Chine au sein d’Amnesty International. « Leur placement en détention montre jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour contrôler l’information durant l’Assemblée populaire nationale. » Ces trois journalistes font l’objet d’une détention officielle pour avoir « cherché querelle et provoqué des troubles ». Ils avaient tous publié des informations relatives au sort des pétitionnaires près de la place Tiananmen. De nombreux pétitionnaires sont empêchés de protester dans le cadre d’une répression policière exercée au cours de la session parlementaire annuelle de l’Assemblée populaire nationale, qui a débuté mercredi 5 mars et dure 10 jours. La sécurité a été renforcée dans la capitale chinoise pour cette session annuelle, qui attire généralement des milliers de pétitionnaires venus de tout le pays demander justice aux autorités centrales pour un large éventail de questions. Une femme a tenté de s’immoler par le feu sur la place Tiananmen le premier jour de la session, mais elle a rapidement été emmenée par les forces de sécurité. 64 Tianwang avait signalé cet épisode. Ce site Internet, qui est tenu par des centaines de bénévoles, couvre des informations relatives aux droits humains à destination de la population résidant en Chine continentale. Les trois journalistes citoyens se trouvent actuellement dans des centres de détention distincts. Wang Jing a été envoyée dans un centre de détention de sa ville d’origine, Jilin (nord-est de la Chine), tandis que Liu Xuehong est incarcérée à Pékin. On ignore le lieu de détention de Xing Jian, qui, à 17 ans, est le plus jeune bénévole de 64 Tianwang. Le 8 mars, six policiers ont également perquisitionné le domicile de Liu Xuehong dans la capitale et saisi trois ordinateurs, deux appareils photo et un disque dur, selon son mari.