Chine. Les autorités tentent honteusement d’empêcher les Nations unies de rendre hommage à une militante des droits humains

Il est scandaleux que le gouvernement chinois ait tenté d’empêcher le Conseil des droits de l’homme des Nations unies de rendre hommage à Cao Shunli, éminente défenseure des droits humains décédée en détention, a déclaré Amnesty International. La Chine s’est opposée à une proposition d’observer une minute de silence à la mémoire de cette militante lors de l’examen du bilan de ce pays en matière de droits humains par les Nations unies, à Genève, jeudi 20 mars 2014. « C’est un affront honteux de la part des autorités chinoises. Non seulement elles ont fait preuve d’un mépris total pour la vie de Cao Shunli, mais en plus elles semblent vouloir enterrer la vérité comme elles l’ont déjà fait si souvent », a déclaré Roseann Rife, directrice de recherche sur l’Asie orientale à Amnesty International. Cao Shunli, 52 ans, est décédée d’une défaillance organique dans un hôpital de Pékin, après six mois de détention. Elle a été privée de soins médicaux à maintes reprises. Cette femme avait été arrêtée en septembre 2013 à Pékin, alors qu’elle s’apprêtait à partir pour Genève afin de participer à un programme de formation dans le domaine des droits humains. Elle avait été en tête du combat visant à obtenir que les militants participent à la rédaction du rapport national de la Chine sur les droits humains, dans le cadre de l’examen en cours aux Nations unies. « Les autorités chinoises peuvent toujours tenter de blanchir leur réputation sur la scène internationale, elles n’y parviendront pas tant qu’elles continueront de persécuter les militants sur leur territoire. La manière scandaleuse dont Cao Shunli a été traitée est un affront pour tous ceux qui œuvrent à la promotion des droits humains par le biais des Nations Unis », a déclaré Roseann Rife. « Cao Shunli était une femme courageuse, qui a consacré sa vie à lutter pour les droits humains en Chine. Au lieu d’empêcher qu’on lui rende hommage, le gouvernement chinois ferait mieux de mettre en œuvre toutes les recommandations émises par les Nations unies à l’issue de l’examen du bilan de la Chine en matière de droits humains. »