Les autorités iraniennes doivent libérer les journalistes arrêtés ces trois derniers jours et accusés de coopérer avec des médias « anti-révolutionnaires » travaillant en langue persane et basés à l’étranger, a déclaré Amnesty International. L’organisation pense que de nouvelles arrestations sont prévues. Cette crainte est renforcée par l’arrestation, mercredi 30 janvier, d’Ali Dehghan, responsable de la section du journal Bahar consacrée à l’économie. Dans une déclaration qui lui est attribuée, le ministère iranien du Renseignement aurait affirmé : « L’enquête se poursuivra jusqu’à ce que le dernier individu lié à ce réseau soit arrêté et que la propagande des médias étrangère et des prétendues organisations de défense des droits humains et leurs déclarations […] n’exercent plus aucune influence sur l’esprit des [fonctionnaires du ministère du Renseignement]. » « La déclaration émise aujourd’hui par le ministère du Renseignement est censée intimider les journalistes iraniens ayant des contacts avec des sources non gouvernementales », a expliqué Drewery Dyke, spécialiste de l’Iran au sein d’Amnesty International. « À la lumière des vidéos réalisées par des représentants de l’État au domicile d’au moins l’une des personnes arrêtées, et sachant que les autorités ont tendance à faire défiler des détenus devant les caméras pour qu’ils « avouent » des crimes qu’ils n’ont de toute évidence pas commis, nous craignons qu’elles ne se préparent à filmer et à diffuser les « aveux » des journalistes arrêtés afin de s’assurer qu’ils seront par la suite condamnés. Les pouvoirs publics devraient réfléchir à deux fois avant de réitérer ce genre de mise en scène grotesque. » Amnesty International appelle de toute urgence les agences de sécurité iraniennes et les institutions judiciaires du pays à s’engager à garantir pour chacun en Iran la possibilité d’exercer pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et d’association, y compris à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour juin, et à administrer la justice à travers des procédures équitables.