Indonésie : les peines prononcées contre des militaires filmés en train de maltraiter des Papous sont trop légères

Amnesty International a critiqué le procès et les peines prononcées contre des militaires indonésiens filmés en train d’infliger des mauvais traitements à des détenus papous. Les trois militaires, que l’on peut voir sur une vidéo en train de donner des coups de pieds et de maltraiter physiquement des villageois papous en octobre 2010, ont été condamnés par un tribunal militaire de la province de Papouasie à des peines allant de huit à dix mois de prison. Cette vidéo a été largement diffusée sur Youtube. « Il est incroyable que des hauts fonctionnaires du gouvernement indonésien aient pu qualifier ces mauvais traitements – l’un de ces hommes a notamment eu les parties génitales brûlées – de “violation mineure” », s’est indignée Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie Pacifique d’Amnesty International. « Si nous saluons les efforts du gouvernement pour rendre justice à ces deux Papous, le fait que les victimes aient été trop effrayées pour témoigner en personne en raison de l’absence de garanties suffisantes pour leur sécurité soulève de graves questions autour de la procédure judiciaire. » Un tribunal militaire de la province de Papouasie, en Indonésie, a commencé à examiner cette affaire impliquant un sergent et deux simples soldats du 753ème bataillon d’infanterie de Nabire au début du mois de janvier 2011. Ce tribunal a condamné les trois hommes aux termes du Code militaire de procédure pénal pour désobéissance aux ordres. Amnesty International estime que cette condamnation ne doit pas empêcher que ces hommes soient poursuivis devant une juridiction civile pour torture ou des chefs d’accusation similaires. L’organisation maintient que les violations des droits humains devraient faire l’objet de poursuites devant des juridictions civiles, et non militaires, de façon à ce que les procès soient menés de manière indépendante et les témoins correctement protégés. La torture et les autres formes de mauvais traitements sont strictement interdites par le droit international. En tant que partie à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, l’Indonésie est légalement tenue de prohiber la torture et les autres formes de mauvais traitements en toutes circonstances. La Constitution indonésienne et la Loi relative aux droits de l’homme de 1999 interdisent également la torture.