Amnesty International condamne l’exécution de l’épouse d’un footballeur iranien

Khadijeh Jahed (également appelée Shahla), la femme « temporaire » d’un célèbre footballeur iranien, a été exécutée. Amnesty International a vivement critiqué les autorités iraniennes mercredi 1er décembre pour cette exécution, qui a eu lieu tôt le matin à la prison d’Evin, à Téhéran. Selon les déclarations de son avocat à l’agence de presse nationale IRNA, Shahla Jahed semble avoir été pendue à 5 heures du matin (heure locale). Elle avait été accusée du meurtre de Laleh Saharkhizian, la femme permanente du footballeur Nasser Mohammad-Khani. « L’exécution de Shahla Jahed, comme toutes les exécutions de ce type, est l’exemple même d’une mise à mort préméditée et perpétrée de sang froid par l’État ; elle est particulièrement choquante étant donné les sérieux doutes qui avaient été émis quant à l’équité du procès et aux éléments retenus contre l’accusée », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. D’après l’agence de presse iranienne IRNA, c’est le frère de Laleh Saharkhizan qui aurait procédé à la dernière étape de l’exécution de Shahla Jahed en ôtant d’un coup de pied le tabouret sur lequel elle se tenait debout, la corde autour du cou. En Iran, la famille d’une victime d’homicide a le choix entre exiger que l’auteur des faits soit exécuté, auquel cas elle est autorisée à prendre une part active dans l’exécution, ou lui pardonner en échange d’une compensation financière, la diya. Accusée d’avoir poignardé à mort Laleh Saharkhizan, Shahla Jahed avait été condamnée à la peine capitale en juin 2004 par le tribunal général de Téhéran. Nasser Mohammad-Khani était un footballeur iranien de haut niveau très connu dans les années 1980. Plus récemment, il est devenu l’entraîneur du Persepolis Football Club à Téhéran. Bien que Shahla Jahed ait d’abord reconnu avoir commis ce meurtre devant le tribunal, elle s’est rétractée par la suite en déclarant : « Tout le monde sait dans quelles conditions j’ai avoué », ce qui laissait craindre qu’elle ait « avoué » sous la contrainte. Elle a quand même été condamnée à la peine capitale et sa condamnation a été confirmée par la Cour suprême. Aux termes du droit iranien, un homme et une femme peuvent se marier de façon permanente ou temporaire. La durée d’un mariage temporaire est généralement définie à l’avance et une somme d’argent convenue au préalable est versée à la femme. À l’issue de cette période déterminée, le mariage est dissous mais il peut être renouvelé. Un homme peut avoir autant d’épouses temporaires qu’il le souhaite, tandis qu’une femme ne peut être mariée qu’à un seul homme à la fois.