Amnesty International et Gael García Bernal présentent une série de films sur les migrants au Mexique

Amnesty International et l’acteur et producteur mexicain Gael García Bernal ont présenté, lundi 8 novembre, une série de films décrivant la détresse des migrants en situation irrégulière au Mexique. Cette série de quatre films, intitulée Les Invisibles (Los Invisibles), retrace, à partir de la frontière entre le Mexique et le Guatemala, le parcours de centaines de migrants qui tentent de rejoindre les États-Unis. La première projection de ces films coïncide avec le début du Forum mondial sur la migration et le développement, qui se tient à Puerto Vallarta, au Mexique. Chaque année, des milliers de migrants sont enlevés, violés et parfois tués au Mexique. Poussés par une misère sans nom et par l’insécurité qui règne chez eux, ils traversent le Mexique dans l’espoir d’atteindre les États-Unis, pays porteur de la promesse d’une vie meilleure. Bien trop souvent, cependant, leurs rêves tournent au cauchemar. Les Invisibles lève le voile sur l’un des itinéraires les plus dangereux du monde et révèle les récits inédits de personnes entreprenant ce périple vers le nord en passant par le Mexique. « Il faut que les autorités mexicaines protègent les migrants dans notre pays. Que nous soyons Mexicains ou étrangers, la loi doit tous nous protéger. Il est essentiel que le Mexique montre l’exemple dans sa manière de traiter les migrants », a déclaré Gael García Bernal. Amnesty International a recueilli, au cours de plusieurs entretiens avec des migrants, les récits des expériences vécues par ces personnes et des violations des droits humains dont elles ont été victimes. Beaucoup de migrants sont violés, enlevés ou tués par des groupes de criminels ou harcelées par les autorités. Il s’agit des histoires d’hommes et de femmes déterminés, malgré les dangers, à atteindre les États-Unis. « Nous avons tourné Les Invisibles pour mettre en lumière les violations des droits humains dont sont victimes les migrants au Mexique. Les spécialistes du monde entier en matière de migration se réunissent à Puerto Vallarta durant la semaine du 8 novembre pour le Forum mondial sur la migration et le développement tandis que, à des centaines de kilomètres de là, des migrants qui traversent le Mexique sont confrontés à de terribles dangers », a déclaré Sarah Shebbeare, chargée de campagne pour le Mexique au sein d’Amnesty International et productrice exécutive du film. « Le gouvernement mexicain a promis de mieux protéger les migrants. Il est temps de mettre cette promesse en pratique. En premier lieu, nous demandons au gouvernement d’établir un plan d’action précis et de recueillir et de publier des données provenant de tout le pays sur les violations des droits humains dont sont victimes les migrants et sur les actions menées afin de traduire en justice les responsables présumés de ces atteintes », a ajouté Sarah Shebbeare. Neuf migrants en situation irrégulière sur dix viennent d’Amérique centrale et le Mexique est l’un des rares pays au monde à être à la fois une destination et une voie de passage pour ces personnes. Plus de 70 migrants en situation irrégulière ont été massacrés à Tamaulipas en août 2010. Depuis, rien n’a vraiment changé pour ceux qui traversent le Mexique. Les Invisibles rassemble les témoignages exceptionnels de migrants, de travailleurs humanitaires et de professionnels de la santé, qui parlent des dangers qui guettent les milliers d’hommes et de femmes qui traversent le Mexique en quête d’une vie meilleure, et des espoirs qui les poussent à entreprendre ce voyage. Les Invisibles rassemble quatre courts-métrages : Seaworld :

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Des migrants espèrent ardemment atteindre les États-Unis ; une petite fille qui effectue le voyage avec sa famille rêve de visiter le parc d’attraction Seaworld. Tourné dans un abri pour migrants dans le sud du Mexique, ce film montre les dangers qui les guettent. Six sur dix :

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Gael García Bernal parle avec trois femmes venues du Honduras qui ont entrepris ce périple en quête d’une vie meilleure pour leur famille. Elles prennent de grands risques. Sur dix femmes qui tentent d’effectuer ce voyage, six sont victimes d’agressions sexuelles. Ceux qui restent :

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Leurs proches restés dans différents pays d’Amérique centrale ne sauront peut-être jamais ce qui est arrivé aux personnes qui ont décidé de partir. Au Salvador, une mère parle de son désespoir : elle ignore où se trouve son fils, parti dix ans auparavant pour les États-Unis. Il avait dit qu’il l’appellerait 12 jours après son départ. « But ! » :

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Malgré les dangers et les risques, les migrants ne cessent d’affluer. Ils dorment dehors, mendient pour obtenir de quoi manger et, en guise de transports, ils sautent sur les trains de marchandises en marche et s’accrochent à l’extérieur des wagons. Nombre d’entre eux sont gravement blessés mais il y en aura toujours qui seront prêts à braver les dangers du voyage.