Guatemala : il faut que les anciens dignitaires de l’État soupçonnés d’exécutions extrajudiciaires soient jugés

D’anciens hauts responsables de l’État guatémaltèque accusés d’implication dans des exécutions extrajudiciaires de prisonniers doivent être poursuivis et jugés équitablement, a déclaré Amnesty International après l’arrestation en Espagne, mercredi 13 octobre, de l’ancien ministre de l’Intérieur Carlos Vielman. Celui-ci, ainsi que l’ancien directeur national de la police Erwin Sperisen, qui réside actuellement en Suisse, et d’autres anciens représentants de l’État font actuellement l’objet d’une information judiciaire concernant des homicides perpétrés dans deux prisons guatémaltèques en 2005 et 2006. « Ces anciens représentants de l’État doivent être renvoyés au Guatemala et remis à la justice ou bien être jugés dans leur pays de résidence, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains », a indiqué Sebastian Elgueta, spécialiste de l’Amérique centrale à Amnesty International. Carlos Vielman, Erwin Sperisen et les autres personnes concernées sont accusés, entre autres infractions, d’implication dans l’exécution extrajudiciaire de détenus qui s’étaient évadés de la prison d’El Infiernito en octobre 2005, et dans celle de détenus de la prison d’El Pavón en septembre 2006. Sept détenus avaient été tués au cours de l’opération Pavo Real, destinée à reprendre le contrôle de la prison d’El Pavón. À l’époque, le ministre de l’Intérieur et la police avaient déclaré que ces homicides avaient été commis lors d’affrontements avec des membres de l’administration pénitentiaire. Pourtant, un rapport du médiateur guatémaltèque chargé des droits humains publié en décembre 2006 a conclu que les victimes avaient été abattues dans le cadre d’exécutions extrajudiciaires. « Il est temps aujourd’hui que les États dans lesquels résident ces personnes prouvent leur engagement à l’égard des normes internationales relatives aux droits humains, a déclaré Sebastian Elgueta. « Si ces crimes ne sont pas sanctionnés, l’impunité prévaudra au Guatemala. »