Il faut que les autorités de la République dominicaine enquêtent sur les allégations d’enlèvement visant une unité de la police

Amnesty International a demandé aux autorités dominicaines d’enquêter sur le sort de Juan Almonte Herrera, qui a vraisemblablement été kidnappé par des policiers spécialisés dans la lutte contre les enlèvements. Membre du Comité dominicain des droits humains, Juan Almonte Herrera se rendait le 28 septembre 2009 à son bureau à Saint-Domingue, où il travaillait comme comptable, lorsqu’un groupe d’hommes armés l’a précipité à l’intérieur d’une voiture et a pris la route. On ne l’a pas revu depuis lors. Un an plus tard, la famille et les avocats de Juan Almonte Herrera, qui vivent dans la crainte qu’il soit détenu au secret ou qu’il ait été tué, attendent toujours de recevoir des informations sur l’état d’avancement de l’enquête sur sa disparition. « Les autorités dominicaines doivent enquêter sur cette disparition ou révéler où il se trouve s’il est détenu par les forces de sécurité, a déclaré Chiara Ligouri, responsable des recherches sur la Caraïbe au sein d’Amnesty International. Il est extrêmement préoccupant que près d’un an après la disparition de Juan Almonte Herrera, les autorités semblent n’avoir rien fait pour savoir ce que cet homme était devenu. » Deux heures après l’arrestation de Juan Almonte Herrera, la police avait annoncé à la télévision dominicaine qu’il faisait lui-même l’objet d’une enquête pour l’enlèvement présumé d’un jeune homme de 19 ans dans la ville de Nagua, dans l’est du pays et qu’il était considéré comme étant en fuite. À la fin du mois d’octobre 2009, deux corps carbonisés non identifiés ont été retrouvés dans le coffre d’une voiture à Saint-Domingue. La sœur de Juan a identifié l’un des corps comme étant celui de Juan Almonte Herrera. Cependant, les tests ADN réalisés se sont révélés négatifs mais la famille a remis en question la manière dont ils ont été réalisés. Les proches et les avocats de Juan Almonte Herrera ont indiqué qu’ils avaient été mis sous surveillance policière à partir du moment où ils avaient demandé l’ouverture d’une enquête. Ils ont indiqué à Amnesty International qu’ils avaient été suivis par des véhicules et surveillés depuis les abords de leurs domiciles. La sœur de Juan Almonte Herrera a reçu des appels téléphoniques lui demandant de cesser d’évoquer publiquement cette affaire. Ils ont fait état de cette situation aux autorités, qui leur ont offert la protection de la police. « Les autorités dominicaines doivent de toute urgence fournir une protection adaptée, et conforme à leurs souhaits, aux proches et avocats de Juan Almonte Herrera », a déclaré Chiara Ligouri. Amnesty International a indiqué qu’elle était préoccupée par les informations faisant régulièrement état de violations des droits humains imputables à la police et aux forces de sécurité en République dominicaine.