Le pape doit prendre des mesures décisives contre les violences sur mineurs au sein du clergé

Benoît XVI doit prendre des mesures décisives s’appliquant dans le monde entier contre les violences sexuelles infligées à des mineurs par des prêtres de l’Église catholique romaine, a déclaré Amnesty International à la veille de la visite du pape au Royaume-Uni.« Nous nous félicitons du fait que le pape Benoît XVI a reconnu la gravité de tels agissements, mais nous attendons de lui qu’il veille à ce qu’aucun enfant ne subisse plus de violences sexuelles de la part de prêtres et que ceux qui en ont déjà été victimes puissent obtenir justice et réparation », a indiqué Claudio Cordone, directeur général chargé de la recherche et des programmes régionaux d’Amnesty International.Benoît XVI entame ce jeudi 16 septembre une visite officielle de quatre jours au Royaume-Uni, la toute première effectuée dans ce pays par un souverain pontife.L’appel d’Amnesty International intervient à une période où de plus en plus d’éléments prouvent que des violences sur mineurs ont été perpétrées au sein de l’Église catholique et que rien n’a été fait pour que les auteurs présumés de ces sévices soient traduits en justice.Au regard du droit international, le Saint-Siège est tenu de protéger les droits de l’enfant, de veiller à ce que les auteurs présumés de violences sur mineurs soient traduits en justice et à accorder réparation aux victimes. Cependant, il ne s’est pas encore acquitté de ses obligations de compte-rendu auprès des organes des Nations unies qui contrôlent la mise en œuvre de la Convention contre la torture et de la Convention relative aux droits de l’enfant.« Le Saint-Siège doit veiller à ce que l’Église catholique coopère aux investigations criminelles, donne accès aux archives ayant trait à ses enquêtes internes, présente ses excuses et accorde réparation à toutes les victimes de violences », a ajouté Claudio Cordone.Par ailleurs, Amnesty International a appelé le Saint-Siège à cesser de s’opposer à la reconnaissance des droits en matière de sexualité et de procréation et à aider les femmes et les hommes à exercer ces droits sans avoir à craindre la coercition, la discrimination ou la violence.Dans une lettre adressée au pape Benoît XVI en juin 2010, l’organisation a exhorté le Saint-Siège à respecter pleinement ses obligations internationales et a demandé des informations sur les mesures prises en la matière, mais elle n’a reçu aucune réponse. « Le Saint-Siège a apporté un soutien apprécié au sujet de l’abolition de la peine de mort et d’autres questions importantes relatives aux droits humains. Il peut en être de même en ce qui concerne la marginalisation et la discrimination que subissent des femmes, des hommes, des filles et des garçons sur toute la planète. Les dignitaires catholiques du monde entier doivent faire entendre leur voix et prendre des mesures dans ces domaines », a expliqué Claudio Cordone.