Royaume-Uni : des ONG demandent une enquête efficace sur des actes de torture

Amnesty International et huit autres ONG ont exhorté le gouvernement britannique à veiller à ce que l’enquête qui va être ouverte sur les actes de torture et les autres mauvais traitements infligés à des détenus à l’étranger dans le cadre des opérations antiterroristes en cours soit indépendante, approfondie et transparente.Dans une lettre adressée conjointement au responsable de l’enquête, ces neuf ONG ont appelé le gouvernement à permettre aux victimes de participer aux investigations.L’enquête devrait permettre d’examiner les allégations selon lesquelles les autorités britanniques sont impliquées dans des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des « restitutions » de personnes détenues à l’étranger ou ont eu connaissance de ces pratiques. Elle permettra également d’étudier la politique adoptée par le gouvernement dans cette affaire et les directives transmises aux agents du renseignement.« Maintenant que le Premier ministre a diligenté une enquête, dont les modalités ont été fixées, nous demandons une nouvelle fois que celle-ci soit indépendante, impartiale et approfondie et que le secret d’État ne serve pas à dissimuler à l’opinion publique des informations embarrassantes », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.L’enquête, annoncée en juillet par le Premier ministre, David Cameron, sera supervisée par Sir Peter Gibson, actuel directeur des services de renseignement britanniques. La date d’ouverture de l’enquête n’est pas encore connue.Dans la lettre adressée la semaine dernière à Sir Peter Gibson, Amnesty International et les huit autres ONG ont fait 11 recommandations détaillées visant à garantir la réussite de l’enquête.Ces organisations ont demandé que l’enquête se déroule dans le respect des droits humains et garantisse que les victimes d’atteintes aux droits fondamentaux puissent véritablement obtenir justice et connaître la vérité.Elles ont indiqué que les victimes devaient prendre part à l’enquête et être tenues informées pendant tout son déroulement, pouvoir assister aux auditions et obtenir le droit à une représentation juridique financée par l’État.Par ailleurs, elles ont demandé que les conclusions de l’enquête soient rendues publiques et qu’elles permettent de faire toute la lumière sur les éventuelles responsabilités du Royaume-Uni dans les violations des droits humains en question.Elles ont aussi appelé les autorités à permettre à des ONG de jouer un rôle actif dans l’enquête.Les huit autres organisations qui ont signé la lettre sont le Centre de conseil sur les droits de l’individu en Europe (Centre AIRE), British Irish Rights Watch, Cageprisoners, Justice, Liberty, la Fondation pour les soins aux victimes de torture, Redress et Reprieve.