Il faut continuer à réduire la mortalité des femmes pendant la grossesse et l’accouchement

Aujourd’hui, jeudi 16 septembre 2010, Amnesty International a exhorté les pays du monde à accroître leurs efforts pour combattre la mortalité maternelle, les Nations unies ayant fourni de nouvelles statistiques qui confirment que, malgré certains progrès, une cible mondiale essentielle n’est pas atteinte dans ce domaine. Le nombre de femmes qui meurent en raison de complications liées à la grossesse et à l’accouchement a diminué, passant de 546 000 en 1990 à 358 000 en 2008, selon un rapport publié mercredi par plusieurs agences des Nations unies. Les chiffres révèlent que le taux annuel de décroissance de la mortalité maternelle devrait être multiplié par deux et au-delà pour réaliser la cible de l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD) qui prévoit de réduire la mortalité maternelle de 75 % entre 1990 et 2015. « Certes, on ne peut plus dire aujourd’hui qu’une femme meurt à chaque minute mais, selon les nouvelles statistiques, une femme meurt à chaque minute et demie, a souligné Widney Brown, directrice générale d’Amnesty International chargée du droit international et de la stratégie politique. « Amnesty International se félicite des progrès qui ont été réalisés, mais il n’en reste pas moins que des centaines de milliers de femmes meurent tous les ans pendant leur grossesse ou leur accouchement, et que ces morts sont évitables. « Aucune femme ne devrait mourir en mettant au monde un enfant, alors que ces morts sont évitables. Les autorités de tous les pays doivent mener une action plus énergique pour veiller à ce que toutes les femmes, même les plus pauvres et les plus défavorisées, puissent bénéficier à temps, dans des conditions d’égalité, des soins qui peuvent leur sauver la vie. » Les nouvelles statistiques ont été publiées tandis que des chefs d’État s’apprêtent à se réunir à New York, du 20 au 22 septembre, pour un sommet des Nations unies consacré à l’évaluation des progrès dans la réalisation des OMD. « Les États doivent intensifier leurs efforts pour que toutes les femmes jouissent de leurs droits au libre choix et à la santé maternelle, sexuelle et reproductive », a affirmé Widney Brown. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et la Banque mondiale viennent de publier un nouveau rapport, Trends in maternal mortality. Ce rapport précise que la baisse du taux de mortalité de 34 % depuis 1990 représente une décroissance annuelle moyenne de 2,3 %, très éloignée de la baisse de 5,5 % nécessaire pour réaliser la cible. Il en ressort que la plupart des pays manqueront la cible de 2015. Les OMD, issus de la Déclaration du millénaire que les dirigeants de la planète ont adoptée il y a 10 ans en s’engageant à atteindre ces objectifs en 2015, restent la plus grande initiative mondiale de lutte contre la pauvreté. Amnesty International combat la mortalité maternelle dans le cadre de la campagne Exigeons la dignité, laquelle vise à mettre fin aux violations des droits humains qui génèrent et aggravent la pauvreté dans le monde. Elle encourage les gens dans le monde entier à exiger que les gouvernements, les grandes entreprises et les autres détenteurs du pouvoir entendent la voix de ceux qui vivent dans la pauvreté et reconnaissent et protègent leurs droits. Pour en savoir plus : https://www.amnesty.org/fr/demand-dignity