Le Cambodge doit libérer un employé de la LICADHO emprisonné

Des groupes de défense des droits fondamentaux, dont Amnesty International, ont exhorté le gouvernement cambodgien à libérer sans délai un militant des droits humains condamné à deux ans de prison pour avoir distribué des tracts hostiles au gouvernement. Leang Sokchouen, qui travaille pour la Ligue cambodgienne des droits de l’homme (LICADHO), a été déclaré coupable de « désinformation » lundi 30 août à l’issue d’un procès marqué par de nombreux vices de procédure. Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont demandé sa libération dans une déclaration conjointe. « Cette condamnation met une nouvelle fois en évidence l’absence d’indépendance et d’impartialité des tribunaux, qui bien trop souvent sont instrumentalisés dans le but de sévir contre des personnes n’ayant pas d’influence au lieu de faire respecter leurs droits », a déclaré Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. La police cambodgienne a arrêté Leang Sokchouen le 29 mai ; il était accusé d’avoir pris part à la production et à la distribution de tracts hostiles au gouvernement dans la province de Takeo en janvier. Il a été maintenu au secret pendant plus de 33 heures bien que sa famille et son avocat aient demandé à de multiples reprises à lui rendre visite. Outre sa condamnation à une peine de deux ans de prison, Leang Sokchouen s’est vu ordonner de payer une amende de 2 millions de riels (environ 370 euros). « Brandir des charges infondées de désinformation ou de diffamation est une tactique bien rodée utilisée par le gouvernement cambodgien afin d’instaurer un climat de peur », a déploré Phil Robertson, directeur adjoint du programme Asie de Human Rights Watch.   Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH, a ajouté : « Nous exhortons une nouvelle fois les autorités cambodgiennes à supprimer les infractions de diffamation et de désinformation du Code pénal cambodgien et de veiller à ce que celui-ci ne soit pas utilisé dans le but de restreindre à mauvais escient le droit à la liberté d’expression ». Éric Sottas, secrétaire général de l’OMCT, a engagé les autorités cambodgiennes à remettre le militant en liberté. « Leang Sokchouen doit être libéré immédiatement et sans conditions, son placement en détention étant arbitraire et les garanties prévues par la loi ayant été bafouées de manière flagrante tout au long de l’enquête et du procès », a-t-il déclaré.