Les autorités ukrainiennes se sont engagées à faire en sorte que les responsables d’atteintes aux droits humains soient amenés à rendre des comptes, en réponse aux recommandations formulées par Amnesty International à l’adresse du nouveau président Victor Ianoukovitch et de son gouvernement. Au lendemain de la publication de la synthèse d’Amnesty International intitulée Ukraine: Put deeds before words: Deliver human rights for Ukraine, la vice-présidente de l’administration présidentielle, Anna German, a déclaré que « la promotion et la protection inconditionnelles des droits humains étaient placées sous le contrôle direct du président Victor Ianoukovitch ». « La déclaration faite par l’administration présidentielle adresse un message positif en faveur de la promotion des droits humains en Ukraine. Elle doit se traduire par un climat propice à la responsabilisation accrue des organismes gouvernementaux et au dialogue fructueux avec la société civile », a fait savoir Nicola Duckworth, directrice de programme à Amnesty International. Dans sa synthèse, Amnesty International recommande de protéger les personnes placées en garde à vue contre la torture et les autres formes de mauvais traitements, et de lutter contre la discrimination raciale. Elle préconise aussi la protection des droits des réfugiés et des demandeurs d’asile. Ce document a été présenté lors d’une conférence de presse à Kiev le 14 avril 2010. Amnesty International recommande notamment de mettre en place un organisme indépendant chargé d’enquêter sur les allégations de torture et de mauvais traitements imputables aux policiers afin de lutter contre l’impunité généralisée dont ils jouissent pour de tels agissements. À la suite de la conférence de presse, l’administration présidentielle s’est dite favorable à la création d’un mécanisme indépendant de traitement des plaintes déposées contre la police et a exprimé son soutien à toutes les initiatives visant à aligner la législation ukrainienne sur les normes internationales. Au cours de sa visite en Ukraine les 13 et 14 avril 2010, une délégation d’Amnesty International a également rencontré des représentants du Comité d’État sur les nationalités et la religion, actuellement en charge des procédures d’asile, du ministère de la Justice et du bureau du procureur général. Par ailleurs, Amnesty International invite le gouvernement à prendre des mesures concrètes afin de recenser et de suivre tous les cas de crimes racistes en Ukraine, et d’établir une procédure d’asile efficace et équitable. « Le président Victor Ianoukovitch s’est déclaré fermement résolu à protéger les droits fondamentaux, mais ses déclarations doivent être suivies d’actions énergiques. Nous nous réjouissons de poursuivre le dialogue avec les autorités ukrainiennes sur les questions qui nous préoccupent », a conclu Nicola Duckworth.