Au Kenya, les investigations sur des homicides qu’auraient commis des policiers doivent être impartiales

Amnesty International demande que les enquêtes promises sur l’homicide de sept hommes qui serait imputable à des policiers kenyans soient impartiales et indépendantes, et que les conclusions soient rendues publiques. Dans la nuit du 10 mars 2010, des témoins ont affirmé que sept hommes avaient été abattus par une équipe de la police administrative au cours d’une opération menée à Kawangare, bidonville situé dans la capitale Nairobi. D’après les policiers, ces hommes étaient membres d’une bande criminelle. Or, selon les témoins, ils étaient chauffeurs de taxi. Lors d’une conférence de presse donnée le 11 mars, le porte-parole de la police Eric Kiraithe a promis qu’une enquête serait diligentée sur ces homicides, ajoutant que tout policier ayant violé la loi serait sanctionné. « La promesse d’une enquête policière est un premier pas dans la bonne direction, a déclaré Godfrey Odongo, spécialiste de l’Afrique de l’Est à Amnesty International. Mais contrairement à nombre d’investigations précédentes, celle-ci doit s’avérer impartiale et indépendante. Ses conclusions doivent être rendues publiques et suivies d’effet. » En mars 2009, deux militants des droits humains ont été abattus dans leur voiture, alors qu’ils étaient bloqués dans la circulation dans le centre de Nairobi. Ils faisaient tous deux campagne contre les homicides illégaux imputables à la police. L’enquête menée sur ces meurtres n’a pas permis de traduire les responsables présumés en justice. De même, une équipe spéciale mise sur pied pour enquêter sur les viols qu’auraient commis des policiers durant les violences post-électorales fin 2007 n’a produit aucun résultat. Aux termes du droit international, le Kenya est tenu de respecter et de protéger le droit à la vie de tous ses citoyens, et par conséquent de prendre des mesures efficaces afin de protéger la population contre tout acte de violence et de traduire en justice les auteurs présumés. « Les policiers sont là pour faire appliquer la loi et ne sauraient être autorisés à se placer au-dessus des lois, a conclu Godfrey Odongo. Toute personne reconnue responsable de ces exécutions extrajudiciaires au terme de l’enquête doit comparaître devant les tribunaux et les familles des victimes doivent être indemnisées. »