Rappel à l’ONU de la nécessité d’une prise en compte des droits humains dans le futur traité sur le commerce des armes

Plus de 100 responsables gouvernementaux de pays du monde entier ont participé à un événement organisé aux Nations unies lors duquel Amnesty International a lancé un nouveau rapport sur le commerce des armes.

Un haut responsable de la force de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC), général de brigade à la retraite ayant servi dans l’armée pakistanaise, et le directeur adjoint de la police jamaïcaine se sont joints à Amnesty International à New York le mardi 6 octobre. Ils ont expliqué comment les transferts d’armes irresponsables alimentent la violence armée dans un certain nombre de pays.

Ils ont aussi expliqué que chaque année des centaines de milliers de personnes sont tuées à cause d’une violence armée prévisible alimentée par un commerce mondial des armes classiques mal réglementé. Autre conséquence de ce commerce de la terreur : des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont blessés, violés, chassés de chez eux, plongés dans la pauvreté ou autrement privés de droits pourtant garantis par le droit international.

Afin de garantir réellement la sécurité, ils ont demandé l’adoption d’un traité sur le commerce des armes interdisant aux États de transférer des armes vers des pays où il existe un risque sérieux qu’elles soient utilisées pour commettre de graves violations du droit international humanitaire ou relatif aux droits humains.

Le nouveau rapport énonce une règle applicable en matière de droits humains qui doit être intégrée dans le traité. Amnesty International est très soucieuse de veiller à ce que ce traité puisse, en empêchant la prolifération et l’utilisation à mauvais escient des armes, garantir effectivement une réelle sécurité et protéger les vies et les moyens d’existence.

La Première Commission de l’Assemblée générale des Nations unies se réunit en octobre pour étudier le processus devant mener à l’adoption d’un traité sur le commerce des armes.

« Il est absolument nécessaire que les États se mettent d’accord ce mois-ci pour mettre en place un mandat fort afin de passer du stade des discussions sur le traité à celui des négociations formelles », a déclaré Brian Wood, d’Amnesty International.

Le nouveau rapport d’Amnesty International montre que l’absence de normes internationales en matière de droits humains portant sur les transferts d’armes met en péril la sécurité à travers le monde : elle facilite les homicides illégaux en Guinée et au Myanmar, la violence armée contre les femmes au Guatemala, et les crimes de guerre en Somalie et en RDC.