Arabie saoudite : le roi annule la peine d’une journaliste condamnée à être flagellée pour une émission TV sur la sexualité

Amnesty International se félicite de l’initiative du chef de l’État saoudien, le roi Abdallah bin Abdul Aziz al Saoud, qui est intervenu pour annuler la peine de flagellation sous le coup de laquelle se trouvait une journaliste.

Rosanna Al Yami a été condamnée, samedi 24 octobre, à recevoir 60 coups de fouet pour avoir travaillé sur une émission de télévision au cours de laquelle un homme a évoqué sa sexualité.

La cour de Djedda a également interdit à Rosanna Al Yami de quitter le pays pendant deux ans et lui a ordonné de signer un document dans lequel elle s’engageait à ne pas travailler pour des organes d’information non autorisés.

Rosanna Al Yami a été accusée d’avoir participé à la production de l’émission Bold Red Line, diffusée en juillet par la chaîne de télévision libanaise LBC (Lebanese Broadcasting Corporation), de ne pas avoir coopéré dans le cadre de l’enquête et d’avoir travaillé pour un organe d’information non autorisé en Arabie saoudite. Selon des informations relayées par la presse, elle n’a été condamnée que pour ce dernier chef d’accusation. Âgée de vingt-deux ans, la journaliste aurait accepté la sentence et n’aurait pas l’intention de faire appel.

« Nous nous réjouissons que le roi soit intervenu rapidement pour protéger Rosanna Al Yami de la flagellation, a déclaré Malcolm Smart, d’Amnesty International. Elle a été jugée et condamnée pour des raisons liées à son activité de journaliste. Nous déplorons vivement le fait que la cour l’ait condamnée à être flagellée et nous applaudissons la diligence dont le roi a fait preuve pour annuler la peine. »

Une autre journaliste devait être condamnée aujourd’hui en raison de sa participation à la production de cette émission, mais le roi a renvoyé son dossier, de même que celui de Rosanna Al Yami, devant le ministère de l’Information. Un homme qui avait participé à la production de l’émission a été condamné à deux mois d’emprisonnement, mais il a été libéré après avoir purgé sa peine.

Selon les informations recueillies, Bold Red Line a accueilli quatre hommes qui auraient eu des relations sexuelles avec des femmes en dehors des liens du mariage. Mazen Abdel Jawad et trois autres hommes dont Amnesty International ignore l’identité auraient été arrêtés entre le 31 juillet et le 5 août.

Mazen Abdel Jawad a été condamné en octobre 2009 à 1 000 coups de fouet, cinq ans de prison et une interdiction de se rendre à l’étranger pendant cinq ans devant prendre effet à la fin de sa peine d’emprisonnement. Les trois autres hommes ont été condamnés à 300 coups de fouet et à deux ans de prison. Tous auraient fait appel de leur peine.

Malcolm Smart a déclaré : « Nous demandons instamment que toutes les peines liées à cette émission soient annulées et que toutes les personnes condamnées dans le cadre de cette affaire soient libérées immédiatement et sans condition ou inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi. »