Les derniers meurtres de civils perpétrés à Bagdad constituent un «crime de guerre»

Amnesty International condamne avec la plus grande fermeté le meurtre d’au moins 155 personnes, des civils pour la plupart, perpétré dimanche 25 octobre à Bagdad.

Deux attentats ont en effet eu lieu presque simultanément dans le centre de la ville. Un premier véhicule piégé a explosé à proximité des ministères de la Justice et des Municipalités juste avant 10 h 30 heure locale. Quelques minutes plus tard une deuxième voiture a explosé juste en face du bâtiment du gouvernorat de Bagdad.

Ce double attentat, qui est le plus meurtrier de ces deux dernières années, a également fait au moins 700 blessés.

Les deux ministères et le gouvernorat ont semble-t-il été gravement endommagés.

Ces attentats n’ont pas été revendiqués. Ce double attentat ressemble à celui qui, le 19 août 2009, a fait 147 morts et près de 500 blessés, et endommagé les ministères des Finances et des Affaires étrangères.

Amnesty International a souligné que ces attentats à la voiture piégée visant directement des civils constituent des crimes de guerre.

Elle a également indiqué que ces attentats constituent également des crimes contre l’humanité s’ils font partie d’une offensive généralisée ou systématique lancée contre la population civile irakienne afin de servir la politique d’une organisation ou d’un groupe armé particuliers.

Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité figurent parmi les crimes les plus graves au regard du droit international. Amnesty International a déclaré que ces attaques doivent cesser immédiatement et que les responsables présumés de ces actes doivent être traduits en justice.

Depuis le retrait des troupes américaines des villes irakiennes le 30 juin 2009 des centaines de civils ont été tués, et un plus grand nombre encore blessés, par des groupes armés.

Ce carnage vient rappeler que la situation reste très dangereuse en Irak. Or, malgré cela, au cours des derniers mois plusieurs pays européens, parmi lesquels le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, ont renvoyé de force des Irakiens dans le centre et le sud de l’Irak.

La semaine dernière, le Royaume-Uni a tenté de renvoyer de force à Bagdad 44 demandeurs d’asile irakiens ; 10 de ces personnes ont été autorisées à entrer dans le pays mais les autres ont été renvoyées au Royaume-Uni par les autorités irakiennes.

Le 23 octobre 2009 le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a publiquement appelé les pays hôtes, en particulier en Europe, à ne pas renvoyer dans leur pays contre leur gré des Irakiens venant du centre de l’Irak, en raison des mauvaises conditions de sécurité.