L’Iran doit annuler les peines prononcées lors du «procès pour l’exemple» organisé après l’élection présidentielle

Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à annuler la peine de quinze ans d’emprisonnement infligée à un universitaire irano-américain pour sa participation présumée aux manifestations qui ont eu lieu après l’élection présidentielle en juin.

Kian Tajbakhsh, sociologue et urbaniste, a été condamné mardi 20 octobre par un tribunal révolutionnaire de Téhéran à l’issue d’un procès collectif au cours duquel ont été jugées plus de 100 personnes accusées d’avoir organisé les manifestations.

« Ce “procès pour l’exemple” qui a jusqu’à présent abouti à l’emprisonnement de Kian Tajbakhsh, de journalistes et de personnalités politiques réformistes, ainsi qu’à quatre condamnations à mort, au moins, a été d’une iniquité flagrante et une parodie de justice », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

D’après des informations diffusées par les médias, Kian Tajbakhsh était notamment accusé d’espionnage, de coopération avec un gouvernement ennemi, et d’agissements contre la sécurité nationale.

Des charges semblables ont été retenues contre la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, condamnée en avril à huit ans d’emprisonnement. Son incarcération a soulevé une vague d’indignation en Iran et à l’étranger et elle a été remise en liberté au mois de mai.

Kian Tajbakhsh a été détenu pendant plusieurs mois en 2007. Il avait officiellement été accusé d’avoir « agi contre la sécurité de l’État en menant des activités de propagande et d’espionnage au profit d’étrangers ». Il a été libéré en septembre 2007.

« Les autorités devraient accueillir positivement la contribution que les intellectuels peuvent apporter au développement politique et social de leur pays au lieu de les envoyer derrière les barreaux sous de fausses accusations, a ajouté Malcolm Smart.

« Kian Tajbakhsh a manifestement été pris pour cible en raison de sa double nationalité et de ses activités d’universitaire, et nous le considérons comme un prisonnier d’opinion. »

Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à annuler immédiatement toutes les condamnations prononcées à l’issue du procès collectif, et à libérer toutes les personnes détenues dans le cadre de ce procès à moins qu’elles ne soient jugées équitablement pour des infractions prévues par la loi.