Des dirigeants étudiants arrêtés au Zimbabwe

Quatre dirigeants étudiants qui avaient pris la parole devant d’autres étudiants à l’université du Zimbabwe, à Harare, ont été arrêtés et placés en détention le 5 août. Ces arrestations ont été condamnées par Amnesty International.

Ces dirigeants du Syndicat national des étudiants du Zimbabwe (ZINASU) s’adressaient à des étudiants devant la bibliothèque principale de l’université lorsqu’ils ont été encerclés et arrêtés, avec 10 autres étudiants. Ils ont été placés en détention au poste de police d’Avondale.

Les 10 autres étudiants ont été relâchés mais Clever Bere, le président du ZINASU, Kudakwashe Chakabva, de l’école polytechnique d’Harare, Archieford Mudzengi, de l’école des mines du Zimbabwe, et Brian Rugondo ont passé la nuit en garde à vue.

Dans la matinée du 6 août, les quatre dirigeants étudiants ont été remis aux mains de l’unité spéciale de la police nationale chargée du maintien de l’ordre, au commissariat central d’Harare. Ni eux ni leurs avocats n’ont été informés des charges retenues contre eux.


« Nous sommes consternés par les mesures de harcèlement et d’intimidation qu’infligent régulièrement les policiers aux militants et défenseurs des droits humains, malgré l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union en février 2009. Ces étudiants ont été arrêtés et placés en détention simplement parce qu’ils tentaient d’exercer leur droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique,
a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.


« Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition. Leur interpellation illégale démontre une nouvelle fois qu’il est urgent de réformer le secteur de la sécurité au Zimbabwe, au vu des nombreuses atteintes aux droits humains qui ne cessent d’être commises. »

Prenant la parole devant les étudiants de l’université du Zimbabwe, les dirigeants du ZINASU avaient dénoncé le fait que les autorités universitaires empêchent les étudiants n’ayant pas réglé leurs frais universitaires d’assister aux cours et d’avoir accès aux bibliothèques.

Selon certaines informations, les trois-quarts de l’ensemble des étudiants ne sont pas en mesure ce semestre de payer ces frais – d’un montant compris entre 400 et 600 dollars des États-Unis. Les cours devaient débuter le 4 août.

En attendant leur libération, Amnesty International exhorte la police nationale du Zimbabwe à veiller à ce que les dirigeants étudiants soient traités conformément aux normes relatives aux droits humains régissant le traitement des détenus. Les détenus doivent être autorisés à consulter leurs avocats et à entrer en contact avec leurs proches ; ils doivent recevoir des couvertures et des vêtements chauds, être nourris correctement et bénéficier de tous les soins médicaux dont ils pourraient avoir besoin.

La section de la police nationale du Zimbabwe chargée du maintien de l’ordre est responsable d’un grand nombre des violations des droits humains commises par des policiers contre des défenseurs des droits humains et des militants politiques.

Amnesty International a rassemblé des informations sur de nombreux cas de violations perpétrées par cette unité, notamment des cas d’arrestation arbitraire, de détention illégale, d’actes de torture et d’autres types de mauvais traitements, ainsi que des cas de personnes placées en garde à vue qui n’ont pas été autorisées à consulter un avocat et qui ont été privées de nourriture et de soins médicaux.